Dès juin, il sera interdit de fumer dans certains lieux extérieurs à Genève
A partir du 1er juin, il sera interdit de fumer dans certains espaces extérieurs à Genève. Le Conseil d'Etat a modifié le règlement ad hoc pour inclure les aires de jeux, les arrêts de bus et les structures scolaires.
Le nouvel article du règlement d'application relatif à la loi sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics vise à étendre la protection de la population, en particulier la jeunesse, contre le tabagisme en créant des environnements sains, sans fumée, a indiqué le gouvernement. Cette modification fait suite à une décision du Grand Conseil remontant à janvier 2022.
Le règlement fixe un périmètre d'interdiction de neuf mètres autour des aires de jeux et des établissements scolaires ou d'enseignement. Pour les piscines extérieures, les zones fumeurs devront se trouver à au moins 9 mètres des bassins. Et il sera interdit de fumer aux arrêts des transports publics, dans les secteurs d'attente et les abribus.
Application compliquée
La nouvelle disposition entre en vigueur le 1er juin, pour le retour des beaux jours. Les exploitants ou responsables ont toutefois jusqu'à la fin de l'année pour mettre en place la signalétique sur l'interdiction de fumer. Les contrevenants s'exposent à des amendes entre 100 et 1000 francs.
Le conseiller d'Etat Mauro Poggia reconnaît que l'Etat n'a ni les moyens, ni la volonté, de mettre un gendarme à chaque endroit pour vérifier que les mesures sont bien respectées. Il estime toutefois que l'on ne renonce pas à une mesure parce que son application risque d'être difficile.
Un bouleversement des habitudes
A Genève, comme en Suisse, c'est un peu plus du quart des adultes qui fument. Ces mesures entraîneront donc un bouleversement des habitudes pour une bonne partie de la population.
Depuis la publication de ces mesures, les réseaux sociaux fourmillent de commentaires pour le moins tranchés. Certains se réjouissent d'être enfin débarrassés du fléau de la fumée dans ces espaces publics, tandis que d'autres parlent de nouvelles restrictions insupportables des libertés individuelles.
Les députés genevois, quant à eux, ont adopté la loi à la quasi-unanimité. Ils ont toutefois renoncé à ajouter le point qui aurait été le plus délicat à faire passer: une interdiction de fumer sur les terrasses des cafés-restaurants.
Sujet radio: Mathieu Lombard
Adaptation web: Emilie Délétroz avec ats
Publié Modifié
Une interdiction à Lausanne aussi?
L'idée d'étendre l'interdiction de fumer à de nouvelles zones de l'espace public se retrouve à Lausanne également. Dans un postulat, le conseiller communal Vert lausannois Ilias Panchard demande des zones tests, sur les places de jeux ou proche des écoles par exemple, pour éloigner la cigarette de la vue des enfants et des jeunes.
"Il faut réussir une bonne fois pour toutes à baisser le nombre de jeunes qui commencent à fumer et pour ça, il faut non seulement augmenter le prix du paquet de cigarettes, mais aussi prêcher un peu par l' exemple", estime-t-il dans Forum.
La Municipalité lausannoise, pourtant à une très large majorité de gauche, n'est pas d'accord. Elle estime qu'en termes de santé publique, il n'y a pas d'effets véritables et que cela pourrait aussi discriminer une partie de la population.
Quant à la présidente du Conseil d'Etat vaudois, l'idée ne la convainc pas non plus. "D'un point de vue personnel, je suis assez dubitative", explique Christelle Luisier. "Il y a quand même aussi les libertés individuelles qui entrent en considération, donc on doit se demander si le produit est licite ou non. Et s'il l'est, ce genre d'interdictions me semble disproportionnée".
>> Regarder les réactions d'Ilias Panchard et de Christelle Luisier dans Forum :
