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La droite relance la guerre du logement en doublant la PPE dans le futur quartier Praille-Acacias-Vernets

Maquette d'une partie du projet d'urbanisme «Praille - Acacias - Vernets (PAV)», Genève, en 2015. [Wikicommons/ CC-BY-SA-4.0 - Artanikmanesh, cropped 2021 by MHM55]
La question du logement fait débat au Grand Conseil genevois / Le 12h30 / 1 min. / le 13 mai 2023
A Genève, la nouvelle majorité parlementaire de droite a adopté deux projets de loi modifiant les règles d'aménagement du futur quartier Praille-Acacias-Vernets. Objectif: doubler le nombre d'appartements destinés à la vente plutôt qu'à la location. La gauche dénonce une violation du vote populaire de 2018 sur le projet et annonce un référendum.

Le logement, l'un des thèmes forts de la campagne des dernières élections genevoises, s'est invité vendredi dans les débats du nouveau Grand Conseil. Et la majorité de droite du Parlement a passé la première sur le dossier "chaud" du futur quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV), le projet de réaménagement le plus ambitieux du canton de Genève.

Ce nouvel aménagement construit à l'emplacement d'une vaste zone industrielle devrait être terminé à l'horizon 2050 et comprendre quelques 12'000 logements. Dans le monde politique, si tout le monde s'accorde sur la nécessité de créer de la mixité sociale dans ce futur quartier, la recette pour y parvenir n'est pas la même pour la gauche et la droite. Vendredi, c'est la nouvelle alliance de droite élargie, qui comprend le MCG, qui l'a emporté.

24% de PPE dans le futur quartier contre 12% initialement

D'une part, le taux de PPE dans le futur quartier sera doublé, passant de 12 à 24% tant que la part de logement en PPE n'a pas atteint 25% à l'échelle du canton. Elle a aussi introduit des logements "en pleine propriété", c'est-à-dire des immeubles dont les acheteurs deviennent aussi propriétaires du terrain. Le canton doit donc le leur vendre.

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La gauche, qui souhaitait maintenir la répartition actuelle et craint que le prix des appartements ne devienne encore plus élevé après cette décision, annonce un référendum. Elle a plaidé en vain la nécessité d'assurer une stabilité pour garantir la réussite de ce vaste projet de mutation urbaine. Diverses demandes de renvoi en commission ont été refusées, tout comme les amendements du Parti socialiste visant à soumettre ces modifications au corps électoral.

"Pas respectueux de la démocratie"

Le périmètre du PAV, à cheval sur les communes de Genève, Carouge et Lancy. [CC BY-SA 4.0 - SITG]
Le périmètre du PAV, à cheval sur les communes de Genève, Carouge et Lancy. [CC BY-SA 4.0 - SITG]

"Ce n'est pas respectueux de la démocratie", a fustigé vendredi le conseiller d'Etat écologiste Antonio Hodgers, en charge du Département du territoire. Il soulève un autre problème: ces lois ne respecteraient pas le droit supérieur, car la modification des limites de zone n'a pas été précédée d'une enquête publique. "Ces textes aliènent des terrains appartenant à l'Etat, alors que toutes les collectivités publiques se battent pour la maîtrise du foncier", a abondé le Vert David Martin, invitant la droite à se mettre autour de la table pour trouver un compromis.

Acceptée en votation populaire en 2018 à la faveur d'un référendum extraordinaire, la loi relative à l'aménagement du quartier Praille-Acacias-Vernets (PAV) reprenait les éléments d'un l'accord conclu en 2017. Elle prévoyait deux logements pour un emploi et un maximum de 12% de PPE en droit de superficie sur les terrains publics, qui représentent 80% du périmètre.

>> Relire : Les Genevois doivent décider du développement qu'ils veulent pour leur PAV

Sujet radio: Tania Sazpinar
Adaptation web: Vincent Cherpillod avec l'ats

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