À Genève, les débats autour de la fiscalité sont nombreux et crispent à gauche comme à droite, suivant les propositions. La Plateforme pour la justice fiscale, qui réunit la gauche et les syndicats du canton de Genève, veut voir les recettes de l'Etat augmenter avec l'initiative "Pour une contribution temporaire de solidarité des grandes fortunes", en votation le 18 juin. Une initiative qui a germé pendant la pandémie.
Le texte veut faire passer de 1% à 1,5% le taux maximal d'impôt pour les fortunes de plus de 3 millions de francs. Selon la gauche, cette mesure permettrait de rapporter 200 millions de francs supplémentaires par année à réinvestir dans la santé, la formation, l'aide sociale ou encore le Plan Climat.
Un "petit effort" de 10 ans
Augmenter le taux de fiscalité des grandes fortunes est nécessaire selon le député socialiste au Grand Conseil genevois Thomas Wenger afin de soutenir les plus précarisés. "L'idée est de se dire qu'il y a beaucoup de personnes à Genève aujourd'hui qui ont des grandes fortunes. Des grandes fortunes qui n'arrêtent pas d'augmenter."
Pour Thomas Wenger, l'initiative est une contribution momentanée de solidarité. "L'idée est de faire un petit effort supplémentaire pendant 10 ans pour pouvoir, grâce aux impôts, financer le service public et des prestations à la population."
Une durée "illusoire"
Pour la droite, rehausser le taux maximal d'impôt, même temporairement, est impensable. Selon le député PLR Alexandre de Senarclens, l'aspect provisoire de la mesure n'y change rien. "Les impôts qui sont provisoires, après quelques années, ils deviennent pérennes. Donc le principe du provisoire est une illusion totale."
"Cette période de 10 ans, ça fera partir les personnes les plus fortunées, qui ne vont pas attendre l'échéance d'une décennie. Ces gens considèrent qu'ils sont déjà assez pressés comme des citrons", poursuit Alexandre de Senarclens.
Les opposants estiment que les revenus engendrés par la mesure ne sont pas nécessaires puisque, selon eux, Genève ne souffre pas d'un manque de recettes fiscales, d'autant que les comptes 2022 se sont finalement avérés largement excédentaires.
Tania Sazpinar/thc