"Il y a des violeurs dont la satisfaction des instincts passe par la souffrance des victimes, et c'est le cas de Tariq Ramadan", a poursuivi l'avocat français. Et d'avouer qu'à l'évocation du dossier de l'islamologue, qui aurait maltraité des femmes dans plusieurs pays, les termes "torture et barbarie" lui viennent à l'esprit.
François Zimeray a aussi été frappé par "la peur et la tension" qui ont imprégné cette affaire. La plaignante, une femme de 57 ans que les médias ont surnommé "Brigitte", a été la cible de quantité de menaces et d'intimidations."La milice du net" était en embuscade, entre "les tic-tac tic-tac" et les messages prédisant un accident.
Quant au traquenard qui aurait été tendu par des femmes pour salir l'islamologue, en déclarant qu'il les avait agressées, François Zimeray a indiqué ne pas y croire un seul instant. Pour qui auraient-elles voulu faire tomber Tariq Ramadan, s'est interrogé l'avocat. Il s'agit simplement "de témoignages convergents".
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Double jeu
Lors de sa plaidoirie, Catalina de la Soto a souligné l'habilité de Tariq Ramadan à inverser les rôles entre victime et accusé. L'avocate a aussi relevé la duplicité du prévenu qui s'écarte des principes qu'il prêche lorsque ça l'arrange, par exemple quand il s'agit d'avoir des rapports sexuels en période de règles.
Cette personnalité double a aussi marqué l'avocat Robert Assaël. En public, Tariq Ramadan use d'un vocabulaire châtié, dans l'intimité d'une chambre d'hôtel, il peut couvrir une femme d'un torrent d'insultes et d'injures, comme "s'il était possédé" et perdait le contrôle de lui-même.
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L'avocat s'est aussi dit persuadé que "Brigitte" n'a pas pu inventer un "pareil récit", en faisant référence à la nuit d'horreur qu'elle affirme avoir passé avec le prévenu en octobre 2008, dans une chambre d'hôtel à Genève. La plaignante "n'en rajoute pas" et pour Robert Assaël, il s'agit d'un signe de crédibilité.
ats/ebz
La défense plaide l'acquittement
La défense a plaidé mercredi l'acquittement de Tariq Ramadan au dernier jour de son procès pour viol à Genève, face au procureur qui avait requis trois ans de prison dont la moitié ferme.
"Je ne cherche qu'une chose et c'est de vous convaincre que Tariq Ramadan est innocent", a lancé son avocate Yaël Hayat devant le Tribunal correctionnel de Genève, qualifiant l'histoire de "folle".
Le jugement est attendu le 24 mai, à 11h00.