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Des correspondants sociaux quadrilleront les Pâquis pour prévenir les incivilités

La ville de Genève va doter les Pâquis d'une équipe de "correspondants de nuit" dès cet automne. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Des travailleurs sociaux sillonneront les rues des Pâquis la nuit / La Matinale / 1 min. / le 27 juin 2023
La ville de Genève va doter les Pâquis d'une équipe de "correspondants de nuit" dès cet automne. Trois travailleurs sociaux vont sillonner les rues du quartier pour lutter contre les incivilités, la violence ou encore le harcèlement de rue.

L'initiative répond à un sentiment d'insécurité grandissant. L'association des habitants des Pâquis se dit soulagée de l'instauration de la mesure, demandée il y a près de dix ans déjà.

Le quartier est en proie à de nombreuses tensions et conflits d'usage de l'espace public. Le deal de drogue y est omniprésent, y compris aux abords des écoles. Les nombreux établissements nocturnes font que les Pâquis ne dorment jamais vraiment. A cela s'ajoute la présence importante de consommateurs de crack, qui adoptent des comportements parfois agressifs.

>> A lire également : Depuis janvier, 107 interpellations pour deal de rue ont eu lieu aux Pâquis

Présence les nuits en fin de semaine

Les nouveaux travailleurs sociaux ont un profil atypique: il s'agit d'un ancien agent de sécurité, d'une anthropologue et d'une humanitaire spécialisée dans les crises. Ils patrouilleront dans le quartier entre 18h et 2h du matin les jeudi, vendredi et samedi. Ils vont faire office de médiateurs entre les différentes populations qui se partagent l'espace public.

Cette réponse se veut complémentaire à l'action des forces de l'ordre et vise à éviter les conflits. "La spécificité de ces équipes est qu'elles interviennent en amont des difficultés, dans une volonté de prévention pour rétablir les liens. Elles sont identifiées en tant que telles et travaillent en réseau avec les polices municipale et cantonale", précise mardi dans La Matinale Christina Kitsos,  la conseillère administrative en charge de la cohésion sociale.

"Selon les situations qu'ils vont rencontrer, ce ne sera pas de leur compétence. S'il y a une problématique de deal, ce ne sera pas aux correspondants de nuit d'intervenir", ajoute-t-elle. Le dispositif coûter 320'000 francs par an et fera l'objet d'une évaluation.

>> Ecouter toute l'interview de Christina Kitsos mardi dans La Matinale :

Des correspondants de nuit pour lutter contre les incivilités nocturnes à Genève: interview de Christina Kitsos
Des correspondants de nuit pour lutter contre les incivilités nocturnes à Genève: interview de Christina Kitsos / La Matinale / 6 min. / le 27 juin 2023

Mohamed Musadak/ami

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Une expérience concluante dans le quartier de Saint-Jean

Une telle opération se déroule déjà dans le quartier de Saint-Jean. Une évaluation "très positive" de ce dispositif a mené à le reproduire aux Pâquis et aux Grottes. "Les retours du terrain et des autres acteurs qui travaillent avec ces équipes sont positifs", déclare Christina Kitsos. Aujourd'hui, les équipes sont identifiées dans les quartiers. Elles portent un uniforme pour cette raison. Les personnes les interpellent directement dans la rue ou peuvent appeler un numéro spécial. Des liens de confiance ont été établis et le travail peut se faire", souligne l'élue socialiste.