La grève à Genève Aéroport est terminée, un accord entre le personnel et la direction ayant été trouvé

Si syndicat et direction sont finalement parvenus à un accord autour de la réforme des salaires du personnel, la journée a été particulièrement mouvementée à Cointrin. Jamais l'aéroport de Genève n'avait connu pareil mouvement social et pareilles perturbations.

>> Le résumé de la journée dans le 19h30 :

Deuxième aéroport de Suisse, Cointrin s'attend à un retour à la normale pour le trafic aérien dès samedi après la levée de la grève.

Genève Aéroport recommande toutefois aux voyageurs de se renseigner auprès de leur compagnie aérienne, soulignant que "malgré ce retour à la normale, des répercussions sont à craindre en raison des retards accumulés" vendredi.

Artisane du déblocage de la situation, Nathalie Fontanet, conseillère d'Etat genevoise en charge des Finances et magistrate de tutelle de Genève Aéroport, se montrait sereine en fin de journée. "Ça s'est très vite passé, j'ai rencontré le syndicat à 12h30, on a évoqué certains éléments. Puis j'ai rencontré la direction et le conseil d'administration à 15h30 et nous sommes rapidement tombés d'accord sur la nécessité de trouver un accord", relate-t-elle dans Forum.

"Je crois que l'ensemble des parties estimait qu'il était nécessaire d'arriver à une solution, donc je n'ai pas eu un très gros travail à faire, simplement faciliter la mise autour d'une table", a-t-elle poursuivi.

Nathalie Fontanet explique avoir pris la décision d'intervenir en voyant l'impact que la situation avait sur la population. "Je ne suis pas convaincue que la solution trouvée aujourd'hui aurait été aussi facilement faisable hier", estime-t-elle, précisant qu'elle avait tenu, dans un premier temps, à laisser la possibilité de régler le différend au sein de l'entreprise, sans l'intervention de l'Etat.

La ministre genevoise estime que l'accord permettra de donner davantage de temps aux parties de se parler.

>> Écouter l'interview de Nathalie Fontanet dans Forum :

Interrogée également dans le 19h30, Nathalie Fontanet a précisé que selon elle, cet accord représente une "victoire pour tout le monde", pour les syndicats et les membres du personnel, pour l'aéroport et ses dirigeants, mais aussi pour la population. Et le problème n'est pas simplement "repoussé" en tant que tel. "On a mis des cautèles!"

Pour elle, les événements de vendredi ont montré qu'en Suisse, le partenariat social existe bel et bien et que "les choses se règlent autour d'une table entre le patronat et les salariés".

>> Son interview dans le 19h30 :

L'accord trouvé entre les différentes parties conclut une journée pleine de rebondissements à Genève Aéroport. Et même davantage pour certains passagers, qui ont appris jeudi déjà que leurs vols allaient être perturbés, voire annulés.

Mais s'il y avait du dépit dans l'air, de la résignation parfois, peu de colère a été exprimée sur place à l'encontre des grévistes. C'est plutôt la compréhension qui prédominait: "S'ils font la grève, il doit bien y avoir une bonne raison", ont commenté plusieurs d'entre eux au micro de la RTS.

>> Le retour sur cette journée dans Forum :

Malgré les efforts de la direction, l'aéroport a donc fonctionné au ralenti toute la journée, même si les flux se sont rapidement fluidifiés après la reprise partielle de l'activité en fin de matinée. La pression était toutefois grande sur le personnel.

Ainsi, lorsqu'un accord s'est dessiné vers 15h avec l'intervention de Nathalie Fontanet, il y avait beaucoup d'émotion parmi les employés. Certains ont remercié, presque les larmes aux yeux, sans même encore connaître le contenu de la solution proposée.

Tous les travailleurs ont ensuite repris leur poste et le rythme des opérations est rentré dans la normale en fin de journée. Un tiers des vols prévus vendredi ont toutefois été annulés.

>> Le sujet du 19h30 :

Un accord "historique" entre la direction et le personnel a été trouvé suite à l'intervention de la conseillère d'Etat Nathalie Fontanet, a annoncé le secrétaire du Syndicat des services publics (SSP) Jamshid Pouranpir. Il met fin au débrayage des travailleurs et des travailleuses de l'aéroport, qui contestaient la nouvelle politique salariale.

"La grève paie face à un patronat qui veut libéraliser à tout prix", a-t-il ajouté. Du côté de l'aéroport, l'heure est aussi à la satisfaction. La grève a été définitivement levée dès la signature de l’accord à 17h00.

Selon l'accord, cette dernière n'entrera en vigueur qu'en 2025, laissant une année supplémentaire pour s'entendre sur les paramètres et les modalités de la réforme. Un comité ad hoc paritaire est constitué à cet effet.

Un médiateur sera nommé pour encadrer ces travaux. C'est un accord historique pour les salariés, a indiqué Jamshid Pouranpir, qui ne cache pas sa satisfaction. "La grève paie face à un patronat qui veut libéraliser", a-t-il ajouté.

Le SSP garde toutefois sa marge de manoeuvre pour engager des mesures - une autre grève, peut-être - à l'avenir si les négociations futures ne leur conviennent pas.

>> Les explications de Gabriela Cabré dans Forum :

La grève du personnel de Genève Aéroport a été temporairement levée vendredi en début d'après-midi, après que la conseillère d'État genevoise Nathalie Fontanet a rencontré les représentants syndicaux. Elle doit désormais jouer les intermédiaires avec la direction.

Selon le délégué syndical du SSP Jamshid Pouranpir, cité par TX-Group (ex-Tamedia), "la conseillère d’État a été très ouverte et si les négociations avec la direction reprennent, ce sera sous l’égide d’un médiateur". Il rappelle n'avoir "aucune confiance en la direction de l’aéroport".

Nathalie Fontanet aurait proposé aux grévistes de conclure elle-même un accord, dont les tenants et aboutissants sont tenus secrets. Si cet accord est signé avant 18h00 vendredi, la grève sera complètement arrêtée, a indiqué Jamshid Pouranpir.

Si l’aéroport refuse ces propositions, la grève reprendra samedi matin.

La direction avait auparavant expliqué qu'elle attendait "la levée de la grève pour discuter".

Vendredi matin, les voyageurs étaient fébriles devant le panneau d'affichage. Entre vols retardés ou purement annulés, le départ en vacances s'est avéré plus compliqué que prévu. Le 12h45 de la RTS a recueilli le témoignage de plusieurs personnes plongées dans l'incertitude.

>> Ecouter les témoignages de voyageurs dans le 12h45 :

>> Ecouter aussi le point de situation dans le 12h45 :

La situation dans l'aéroport et dans le ciel s'annonce difficile pour le reste de la journée de vendredi. "Aujourd'hui sera assurément chaotique. On compte déjà 64 vols annulés. Des compagnies vont très certainement ajouter d'autres suppressions de vols en cours de journée", explique Ignace Jeannerat, le porte-parole de l'aéroport dans le 12h30.

>> Ecouter toute l'interview du porte-parole de l'aéroport de Genève dans le 12h30 :

Keystone - Martial Trezzini

Il ajoute qu'il est encore difficile de prédire ce qu'il va se passer le lendemain. "Tout le monde est mobilisé pour sauver aujourd'hui. Les premières options pour demain seront prises en début d'après-midi", indique-t-il.

Vendredi matin, la direction de l'aéroport a accepté de rencontrer les syndicats, peu avant 9h00. Le directeur André Schneider est venu ensuite lui-même annoncer sa proposition aux grévistes. Il offrait notamment une légère augmentation des primes en fonction des résultats de l’aéroport.

Mais le but des grévistes reste l’abandon de la nouvelle politique salariale, qui diminue la partie variable de la rémunération. André Schneider a donc quitté l’assemblée sous les huées.

>> Le point de situation à 12h30 :

Keystone - Martial Trezzini

Les syndicats ont tenté de tempérer, en proposant de cesser la grève à 10h00 et de recommencer mercredi. Un compromis qu’ont refusé les employés présents. "Si on lâche maintenant, on n'obtiendra rien", a crié une personne. Une large majorité a donc voté pour continuer la grève vendredi et samedi.

>> Voir aussi le sujet du 12h45 sur le conflit social à l'aéroport :

Le trafic aérien a repris vendredi en fin de matinée, malgré l'annonce du prolongement de la grève. "Situation 10h15: reprise progressive du trafic aérien avec de premiers décollages et atterrissages, dont les vols Air Canada et United Airlines", a indiqué Genève Aéroport sur Twitter. Il faut toujours compter avec des annulations et des retards.

A midi, 17 avions ont pu partir, 25 sont prêts au départ et 14 ont pu atterrir, selon une porte-parole de Genève Aéroport. Le trafic a pu reprendre notamment car les employés chargés d’assurer le trafic sur le tarmac avaient, comme promis, réintégré leurs postes à 10h00.

Le site de l'aéroport indiquait vendredi en milieu de journée que de nombreux vols étaient annulés ou en retard.

Les longues et nombreuses files d'attente, à l'extérieur de l'aéroport et à l'intérieur du bâtiment, canalisées par de nombreux policiers et du personnel de sécurité, témoignaient des retards des vols.

Les entrées sont filtrées au terminal des départs. Seules les personnes qui possèdent une carte d’embarquement sont autorisées à entrer dans l'aéroport. Les accompagnants ne peuvent pas entrer dans le terminal. La mesure a pour but de "mieux gérer le flux de passagers et de faciliter le passage aux points de contrôle", selon Genève Aéroport.

>> Les images de la file d’attente pour entrer dans le terminal des départs :

La grève du personnel de Genève Aéroport entamée vendredi à 06h00 se poursuit. Les grévistes ont refusé une proposition de la direction et voté dans la foulée le prolongement de la grève vendredi et samedi toute la journée.

Le vote a eu lieu après une rencontre entre la direction de l'aéroport et une délégation syndicale.

La poursuite de la grève a été votée à la quasi unanimité, a précisé Jamshid Pouranpir, secrétaire syndical au SSP. La proposition de la direction consistait en "quelques mesures d'accompagnement pour mieux faire passer la pilule", a-t-il ajouté.

Le directeur général de Genève Aéroport André Schneider était venu en personne présenter des propositions aux grévistes. Il est reparti sous les huées des employés. Le nouveau modèle salarial accepté jeudi par le Conseil d'administration est à l'origine de ce mouvement social qui intervient au début des grandes vacances.

Cette grève historique des employés de l'entreprise publique, qui devait initialement s'achever à 10h00, a déjà forcé à l'annulation et au report de dizaines de vols vendredi matin, la première journée des départs en vacances estivales.

>> Lire aussi : Une soixantaine de vols annulés pour cause de grève à l'aéroport de Genève

Cette grève intervient au premier jour des vacances, alors que près de 54'000 passagers sont attendus dans la journée pour un total de 394 vols.

Selon un décompte jeudi, 8000 passagers environ étaient touchés au départ de Genève par les quatre heures de grève initialement prévues.

Les files d'attente s'allongeaient vendredi matin. Genève Aéroport conseille de contacter les compagnies aériennes pour connaître le statut des vols.

Jessica, une jeune femme qui devait s'envoler pour Mykonos à bord d'un vol Easyjet avec deux amies, partage son désarroi: "On s'est levées à deux heures du matin pour arriver ici et prendre le vol de 06h30. On arrive, et on est dépitées", exprime la jeune femme. "Ça arrive, des grèves, je ne suis pas contre cela, mais il faut au moins prévenir les gens", estime celle qui a pris connaissance de l'annulation des vols en matinée vingt minutes avant d'arriver à l'aéroport.

>> Le témoignage d'une passagère dans La Matinale :

Keystone - Martial Trezzini

Le personnel de Genève Aéroport a entamé une grève vendredi à 04h00. Les employés contestent le nouveau modèle salarial approuvé jeudi par le conseil d'administration. La direction de Genève Aéroport a décidé de suspendre tous les vols entre 06h00 et 10h00.

EasyJet prévoit d'annuler 18 vols. Une quinzaine d'autres ont été reprogrammés afin de pouvoir décoller ou atterrir en dehors des heures de grève. Swiss s'attend à ce que 13 vols soient annulés et 11 retardés.

Au total, 64 vols ont été annulés.

>> Ecouter aussi dans La Matinale :

Keystone - Martial Trezzini