La modification controversée permet aux crèches privées d'embaucher du personnel en le payant au salaire minimum. Auparavant, les établissements étaient tenus de respecter les usages de la branche. Or ceux-ci étaient calqués sur les conditions des crèches en Ville de Genève, plus favorables aux salariés.
La droite, qui a soutenu cette modification, espère ainsi encourager l'ouverture de nouvelles crèches, grâce à une diminution de leurs charges. Pour la députée socialiste Sophie Demaurex, l'argument ne tient pas la route. La petite enfance manque de personnel et ce n'est pas en le payant moins qu'on va rendre le métier attractif, décrit-elle.
"C'est une attaque aux acquis sociaux d'un personnel qui s'occupe d'un public vulnérable qui est l'enfance. Diminuer les salaires dans ce domaine ne va en tout cas pas créer des places de crèche et encourager la relève de venir y travailler avec le nombre de responsabilités qui y sont présentes", déplore-t-elle dans La Matinale. À Genève, il manque aujourd'hui 3200 places de crèche.
Brèche dangereuse
Pour le comité référendaire, cet assouplissement des conditions salariales constitue donc une brèche dangereuse sur la qualité de l’accueil. Et la modification concernera toutes les crèches, qu’elles soient privées, subventionnées ou municipalisées ainsi que les jardins d’enfants et garderies du canton.
Les femmes seront en outre les premières victimes de cette évolution, car le secteur de la petite enfance est très féminisé.
"De la mauvaise foi"
L'auteure du projet de loi, la députée PLR Diane Barbier-Müller, s'en défend dans La Matinale. "C'est de la mauvaise foi. Ce n'est pas du tout mon but de précariser la fonction privée, encore moins du personnel féminin."
Pour elle, la liberté économique doit primer. "Les personnes sont libres et font le choix d'aller travailler soit en public, soit en privé. Et les personnes qui souhaitent travailler en privé ont conscience que les salaires sont peut-être moins élevés que dans la fonction publique. Mais il y a énormément d'autres avantages en nature, en flexibilité et dans les possibilités d'évolution que l'on ne retrouve pas forcément dans le public."
Le comité référendaire a jusqu'au 8 septembre, en comptant la pause estivale, pour réunir environ 5500 signatures valables.
Sujet radio: Tania Sazpinar
Adaptation web: fgn avec ats