L'émotion était encore vive suite à ces drames. Lors de la nuit du 5 au 6 juillet, un incendie de cave d'un immeuble du Lignon avait fait deux victimes: un adolescent et sa mère pris au piège dans la cage d'escalier enfumée. La nuit précédente, c'était l'école primaire des Ranches qui avait été ravagée par les flammes, privant 400 élèves de salles de classe.
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"Vous nous avez contraints de répondre, alors qu'on voulait attendre les conclusions de l'enquête", a lancé le conseiller administratif socialiste Martin Staub, qui s'adressait à l'opposition, dont l'UDC et le MCG font partie, laquelle avait sollicité cette séance extraordinaire pour traiter d'une motion.
Une "instrumentalisation"
Le texte initial visait notamment à ouvrir immédiatement un poste de police au Lignon et installer des caméras de vidéosurveillance dans les lieux sensibles, pointant un sentiment d'insécurité au sein de la population. Les socialistes ont dénoncé "un opportunisme politique" et l'"instrumentalisation d'un événement dramatique".
Les motionnaires ont défendu leur texte estimant que la politique sécuritaire du Conseil administratif était nettement insuffisante. "C'est triste qu'il ait fallu ces deux événements pour qu'on puisse avoir un débat sur la politique sécuritaire qu'on veut mener à Vernier", a estimé le conseiller municipal MCG Thierry Cerruti vendredi dans La Matinale de la RTS.
"Dire que parce qu'on est de gauche, on s'en fout de la sécurité est faux", a relevé quant à lui Martin Staub, qui a listé les mesures déjà prises immédiatement après le drame du Lignon. Les patrouilles de police mixtes ont été renforcées et des discussions avec le Service d'incendie et de secours (SIS) ont été lancées pour mieux informer les habitants des comportements à adopter en cas de feu, a-t-il notamment relevé.
Les autorités ont par ailleurs assuré qu'il n'y a aujourd'hui pas plus d'incendies au Lignon que dans des quartiers similaires.
Création d'un poste de sécurité mobile
Les horaires des patrouilles seront étendus la nuit en collaboration avec d'autres communes. Le Conseil administratif a aussi annoncé la mise en place d'un poste de sécurité mobile d'ici la fin de l'année. Mais il ne veut pas d'un poste fixe au Lignon.
Au final, la motion initiale a été amendée à la demande du PS, des Verts et du PLR.
Le texte voté par 14 voix contre 1 et 8 abstentions demande un soutien immédiat aux proches des victimes, le renforcement des patrouilles de police municipale et cantonale sur le terrain, des mesures concrètes pour informer les habitants en cas d'incendie et la poursuite du dialogue avec la population.
Les opposants ont fait savoir qu'ils ne comptaient pas en rester là. Thierry Cerrutti assure que d'autres motions pourraient voir le jour, notamment sur la question des caméras de surveillance.
Un suspect arrêté
Le Conseil administratif a rappelé que les investigations consécutives aux incendies étaient toujours en cours. Le Ministère public a informé mercredi qu'un homme âgé de 56 ans avait été arrêté dans le cadre de l'enquête portant sur l'incendie mortel du Lignon. Ce suspect conteste être à l'origine du sinistre.
"On est loin de l'idée d'une bande qui gronde de manière menaçante", a soulevé Martin Staub.
Aucune information n'a été en revanche donnée sur l'avancée de l'enquête suite à l'incendie de l'école des Ranches. Le conseil administratif a assuré jeudi soir que les enfants pourraient être scolarisés au même endroit, notamment grâce à des modules de classes provisoires cédés par la commune de La Tour-de-Peilz (VD).
iar avec gc et ats