Le 6 juillet, un immeuble du quartier des Eaux-vives à Genève était la proie des flammes, pour la quatrième fois en six semaines. Début juillet, à Vernier, deux incendies touchent d'abord l'école primaire des Ranches, puis le Lignon, causant deux décès. Cette semaine, un suspect de 56 ans a été interpellé.
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Sentiment d'insécurité
Le Conseil municipal s'est réuni jeudi soir à Vernier pour une séance extraordinaire afin de débattre des mesures à prendre. Ces événements tragiques laissent les habitants dans la crainte.
"Les incendies, c'est quand même quelque chose d'ancestralement difficile", affirme Yves Magnin, conseiller municipal de Vernier dans le 19h30 de la RTS. "Les gens ont peur, et à juste titre, donc c'est quelque chose qu'on doit combattre par tous les moyens", poursuit-il.
Parmi les pistes votées pour faire face à ces incendies, le renforcement de la présence policière a été validée. "C'est une manière de répondre au sentiment d'insécurité que les gens ont", explique Yves Magnin. Selon lui, les habitants du Lignon "veulent voir du monde et qu'une certaine sécurité se rétablisse".
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Le passé du Lignon
Pourtant, en observant les statistiques de la Police cantonale genevoise, on constate que le phénomène ne touche pas que le Lignon. Entre 2018 et 2022, on recense en moyenne 55 incendies intentionnels à Genève, 16 à Vernier, 8 à Lancy et 7 à Thônex.
Mais le passé de Vernier peut expliquer le décalage entre la perception des habitants et la réalité des chiffres. En 2018 et 2020, la commune a connu une véritable flambée de feux intentionnels, avec respectivement 29 et 23 incendies. Le drame du 6 juillet ravive donc d'anciennes peurs.
Ces chiffres faisaient de Vernier la championne cantonale, à l'exclusion de la ville de Genève, bien plus peuplée. Ces incendies étaient essentiellement des feux de poubelles et de caves au Lignon, souvent le fait de jeunes.
De plus, Vernier est une commune plutôt pauvre de 35'000 habitants, dont près de la moitié vit dans les cités du Lignon, des Avanchets et des Libellules, amenant certaines personnes à tirer un parallèle avec la situation des banlieues en France.
"Au Lignon, par un passé qui a existé en 2020 et 2021, on a l'impression d'être parfois la cible médiatique", déplore Martin Staub, conseiller administratif de la commune de Vernier.
Baisse des incendies
Toutefois, en prenant les statistiques ramenées au nombre d'habitants, on constate que le nombre d'incendies criminels est en baisse ces trois dernières années, à Genève, comme sur la commune de Vernier.
Pour Martin Staub, la solution sécuritaire mise en place à Vernier explique cette diminution. La présence policière a en effet été augmentée de 25% depuis 2020, selon lui.
La commune a aussi mis l'accent sur le social, avec la présence de travailleurs sociaux hors murs, et Vernier s'est concertée avec les propriétaires et régies du Lignon pour faire fermer les accès des locaux poubelles et installer des caméras.
Selon des informations de la RTS, le suspect de l'incendie du Lignon, un homme de 56 ans qui aurait eu un accès sécurisé à la cave, a été identifié par les caméras de surveillance de l'immeuble.
Sujet TV: Gianluca Agosta
Sujet radio: Mohamed Musadak
Adaptation web: Emilie Délétroz