La démographie explique en partie la hausse constatée du nombre d'élèves à Genève, mais pas uniquement.
La croissance est surtout le résultat de la migration. Le flux des Ukrainiens s'est stabilisé. En revanche, les arrivées d'Afghans se poursuivent à un rythme soutenu, a expliqué mardi la conseillère d'Etat genevoise Anne Hiltpold.
Une hausse de requérants mineurs préoccupante
La crise migratoire n'est pas terminée, a ajouté la responsable du Département de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP). Aujourd'hui, l'école genevoise doit s'occuper d'environ 3240 élèves migrants, ce qui correspond à environ 4% des effectifs des élèves.
Selon le DIP, il y a notamment "une hausse préoccupante des requérants mineurs non accompagnés". La plupart n'étaient pas scolarisés avant leur arrivée en Suisse. Pour accueillir au mieux ces personnes, Genève a ouvert 14 classes d'alphabétisation, destinées principalement aux jeunes Afghans.
L'enseignement spécialisé connaît également une augmentation des effectifs à laquelle le DIP doit répondre. Actuellement, 2207 jeunes bénéficient d'un soutien de l'Office médico-pédagogique (OMP). Selon Anne Hiltpold, il y a de plus en plus d'élèves qui rencontrent des difficultés psychiques.
Des cas de plus en plus lourds
Par ailleurs, le profil des élèves ne fait que se complexifier, ont constaté les responsables du département. Rien que pour la rentrée 2023, on compte environ 30 élèves qui ont des caractéristiques "bien plus lourdes que l'an dernier". Ces jeunes ont besoin d'une prise en charge "bien plus importante et coûteuse".
L'OMP doit encore chercher une solution pour 24 enfants dont les dossiers lui ont été adressés cet été. Il faut dire qu'en matière d'enseignement spécialisé, Genève manque cruellement de locaux appropriés et de personnel qualifié. En outre, le processus d'adaptation des rares opportunités retenues "est très lent".
La santé mentale en priorité
Fraîchement élue au gouvernement genevois, Anne Hitpold sera attendue au tournant. Invitée dans l'émission Forum de la RTS, elle explique toutefois qu'il est encore trop tôt pour détailler son programme. "Bien sûr que je suis attendue sur ma politique, mais c'est un peu tôt aujourd'hui pour en dévoiler davantage, du fait que nous n'avons pas encore validé notre programme de législature avec mes collègues du Conseil d'Etat. Ce sera fait à l'automne", promet-elle.
La conseillère d'Etat PLR énumère tout de même un certain nombre de priorités: "J'aimerais travailler sur la santé mentale des jeunes et le bien-être à l'école, pour les enfants comme pour les enseignants."
Anne Hitpold mettra également la focale sur le cycle d’orientation avec pour objectif de reprendre la réforme avortée. Et de conclure: "Je veux travailler sur la formation, sur comment on oriente les élèves pour qu'ils sortent avec une formation en adéquation avec leur souhaits et avec les besoins du monde professionnel."
ther/asch avec ats