Lors de la dernière session du Grand Conseil, le Conseil d'Etat avait refusé d'entrer en matière sur un projet de loi prévoyant des subventions automatiques jusqu'à 50% du coût total des travaux de rénovation énergétique des immeubles. Le caractère automatique aurait eu pour conséquence de supprimer tout financement fédéral.
Le texte est ainsi revenu devant les députés en urgence jeudi, sans le mécanisme de financement décrié par le gouvernement et la gauche.
Mais un amendement général déposé par le député PLR Adrien Genecand peu avant la session parlementaire de jeudi, qui remplace l'indice de dépense de chaleur (IDC), un outil genevois, par le certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB), a suscité une nouvelle levée de boucliers de la minorité, et les critiques du gouvernement.
"Attaque frontale"
"Introduit en 1993, l'IDC a fait ses preuves et a été validé dans les urnes en 2010. Alors que le CECB donne une consommation théorique, l'IDC calcule la consommation réelle de chaque immeuble. Il peut y avoir jusqu'à deux classes d'écart entre les deux", a relevé président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers.
Pour le magistrat, l'enjeu est ailleurs. "L'amendement général supprime toute obligation de rénovation pendant dix ans. C'est une attaque frontale contre notre plan climat et notre souveraineté énergétique pour satisfaire quelques propriétaires immobiliers. Vous voulez récompenser les mauvais élèves au détriment de la transition énergétique", a-t-il dénoncé.
"Genève n'a pas les moyens de sa transition énergétique. Il faut revenir au système fédéral", a argué Adrien Genecand pour défendre son amendement, qui a finalement été accepté par 52 voix contre 35 et 9 abstentions.
Le projet de loi ainsi amendé a été approuvé par 55 oui et 42 non. La gauche a annoncé le lancement d'un référendum.
ats/jop