Le sentiment d'insécurité poursuit sa baisse dans le canton de Genève
Résultats encourageants pour la septième édition du diagnostic local de sécurité (DLS) à Genève. Le sentiment d'insécurité continue en effet de baisser au sein de la population du canton. Cette photographie de la criminalité et de son ressenti est réalisée une fois tous les trois ans.
Ce diagnostic se base sur un sondage représentatif interrogeant près de 5000 personnes, sur les statistiques policières et sur l'analyse des interventions sur appel du 117. Le dernier du genre remonte à 2020.
Cette étude confirme un phénomène de fond. Les délits de petite et moyenne criminalité sont en baisse de moitié depuis 10 ans, qu'il s'agisse des agressions physiques ou des atteintes au patrimoine.
Le sentiment d'insécurité suit lui aussi la même courbe. Alors que 32,8% des résidents du canton s'estimaient en insécurité lorsqu'ils se promenaient seuls dans les rues de leur quartier après 22 heures il y a trois ans, ils ne sont aujourd'hui plus que 28,9%. Ce taux est pratiquement à son plus bas historique depuis que le DLS le mesure dans le canton.
"Cela montre que l'action de la police est mieux connue des habitants, et qu'elle est efficace sur cet aspect-là", commente la conseillère d'Etat Carole-Anne Kast, en charge de la Sécurité, dans l'émission Forum lundi. La ministre précise toutefois que ce n'est pas la première fois que le sentiment d'insécurité baisse: "c'est en baisse constante depuis 2013".
L’amélioration progressive du sentiment de sécurité s’accompagne d’une diminution des comportements d’évitement de types de lieux ou de personnes jugées peu sûres dans le canton. En 2013, 62,6% des résidents déclaraient éviter des zones ou des personnes dans le canton; 48,5% le font encore en 2023.
>> L'interview de Carole-Anne Kast dans l'émission Forum :
Harcèlement de rue
Le sentiment d'insécurité reste cependant particulièrement marqué chez les femmes et surtout les jeunes. Selon les données du sondage de 2023, 75,9% des jeunes femmes de la catégorie d’âge des 15-24 ans ont fait l’expérience de harcèlement de rue au cours des cinq dernières années et 61,7% des 25-34 ans l’ont également fait. Les victimes du harcèlement de rue sont plus insécurisées et ont une image plus critique de la police, qu'elle soit cantonale ou municipale.
A noter que cette insatisfaction se constate aussi du côté des minorités sexuelles. "C'est le point le plus informatif cette année, de voir à quel point le harcèlement de rue est répandu. Et que les jeunes femmes se sentent en insécurité à ce propos", relève Carole-Anne Kast, soulignant également l'insatisfaction de nombreuses jeunes femmes face à l'inaction de la police pour des faits "qui ne relève pas du pénal". En guise de solution, "il faut accueillir différemment les personnes avec leurs plaintes, faire de l'éducatif, et assurer une présence policière pour faire de la prévention primaire", préconise-t-elle.
Incivilités liées à la mobilité douce
D'autres phénomènes inquiètent la population. Les incivilités liées à la mobilité douce - et c'est nouveau - sont en hausse. Les trottinettes sur le trottoir importunent particulièrement les badauds genevois. Ils sont huit sur dix à s'en plaindre en ville de Genève. Et presque tout aussi nombreux à être exaspérés par la mendicité dans la rue.
Ce rapport fait un diagnostic mais propose également des axes d'amélioration. Il faudrait notamment envisager davantage de "concertation" - et c'est le maître mot de cette étude - entre les différents acteurs afin de mieux lutter contre les violences et les incivilités en tous genres dans l’espace urbain.
Les communes plaident quant à elles pour un allègement administratif des polices pour leur permettre de passer plus de temps sur le terrain.
>> L'interview de Carole-Anne Kast dans le 19h30 :
Mohamed Musadak/fgn
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