C'est une nouvelle étape dans l'affaire Roxane, nom d'emprunt de la prostituée qui accuse un policier genevois de l'avoir agressée sexuellement et séquestrée dans sa voiture, une nuit d'avril 2018 à Champel (GE). Alors qu'une procédure pénale a été ouverte il y a trois semaines par le procureur général genevois pour faire la lumière sur ces faits, la travailleuse du sexe a décidé de porter plainte malgré tout, comme elle l'avait annoncé le 3 septembre dernier à la RTS.
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Pour rappel, aucune enquête n'avait été ouverte il y a cinq ans après cette agression présumée, malgré l'intervention ce soir-là d'un commissaire et d'un agent de la police des polices. Choquée et incapable de reprendre le travail, Roxane avait quitté la Suisse.
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Viol aggravé et enlèvement
La plainte pénale a été déposée vendredi dernier à Genève, a appris le Pôle enquête de la RTS. Elle est portée par deux avocats de la même étude genevoise, Me Olivier Peter et Me Milena Peeva, mandatés par Roxane. Contactés, ces derniers se refusent à tout commentaire.
Selon les renseignements de la RTS, la plainte parle d'un viol aggravé et d'une séquestration. Elle évoque même un enlèvement. Il est aussi question d'abus d'autorité et d'entrave à l'action pénale. Des éléments qui font référence aux accusations de Roxane, selon lesquelles elle aurait été soudoyée pour se taire, il y a cinq ans.
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Autorité indépendante
Les avocats de la prostituée ont également requis que les faits fassent l'objet d'une enquête effective par une autorité indépendante. Cela exclut donc toute intervention d'une brigade pouvant être impliquée dans l'affaire, notamment celle de la police des polices (IGS). Celle-ci a pourtant été choisie par le procureur général Olivier Jornot pour mener les investigations.
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Depuis leur désignation début septembre, les trois agents de l'IGS ont multiplié les auditions, selon les informations de la RTS. Ils ont notamment tenté de rentrer en contact avec Roxane. Sans succès.
Nouveaux droits
Avec le dépôt de cette plainte, la travailleuse du sexe déclare expressément vouloir participer à la procédure pénale et obtient le statut juridique de "partie plaignante". Cela lui octroie des droits, comme ceux de demander des auditions ou de recourir contre des décisions du Parquet. Elle peut également faire valoir des conclusions civiles déduites de l'infraction pénale potentielle. La policier mis en cause, lui, est présumé innocent.
Contacté, le Ministère public genevois n'a pas répondu aux sollicitations de la RTS.
Raphaël Leroy