Les HUG inaugurent leurs très attendues nouvelles urgences pour adultes
"Il y a une urgence toutes les trois minutes à Genève", a déclaré mardi devant les médias le directeur des HUG Bertrand Levrat. Alors que le service était conçu pour accueillir 60'000 personnes, il en a reçu 75'000 en 2019, quand le chantier a été lancé. Ce nombre est monté à 81'000 personnes en 2022 et devrait atteindre 84'000 en 2023.
Marc Niquille, médecin adjoint responsable des urgences préhospitalières et de réanimation, a indiqué mardi dans le 12h30 de la RTS que les urgences accueillaient en moyenne "130 à 150 patients par jour".
Manque de médecins traitants
Une situation qui s'explique en partie par la difficulté d'accès aux professionnels de santé. "Les gens n'ont plus de médecin traitant, en particulier dans les zones urbaines. Il y a une fragilisation et les gens attendent car ils ne trouvent pas de médecin, et terminent donc souvent aux urgences", avec un stade avancé de la pathologie, explique Marc Niquille.
"On a 20% de patients qui n'ont pas de médecin traitant généraliste", précise de son côté Hervé Spechbach, responsable des urgences ambulatoires aux HUG dans le journal de 12h45 mardi.
Le service dispose désormais de 3900 mètres carrés pour accueillir, dans un même lieu, les urgences vitales, non vitales, ambulatoires et psychiatriques ainsi qu'une unité de radiologie. Cette rénovation architecturale se double d'une réorganisation du processus de prise en charge des patients afin de réduire leur temps d'attente. Une quarantaine de postes ont été ouverts pour répondre aux nouveaux objectifs.
Prise en charge plus rapide
"Notre objectif était de faciliter l'accès des patients au premier contact médical qui était trop lent. Nous avions beaucoup d'attente", affirme Marc Niquille. "L'idée est que les patients soient rapidement triés, qu'on fasse une évaluation médico-soignante afin de pouvoir mettre en route les examens. On fera patienter les patients pour avoir les résultats d'examens, et non plus pour avoir le premier contact médical."
Cette nouvelle organisation devrait permettre d'atteindre des objectifs de temps d'attente précis, indique Marc Niquille. "Les urgences de gravité maximale n'attendent pas, pour les autres on trie en fonction de la gravité: en degré 2 (avec un potentiel vital mais qui n'était pas engagé à l'arrivée du patient), le temps d'attente est de maximum 20 minutes et de 120 minutes en degré trois."
Propos recueillis par Silvia Garcia et Agathe Birden
Adaptation web: Julie Marty avec ats