En ville de Genève, comme dans la plupart des villes du canton, les frais des crèches publiques sont fixés à partir du salaire net et sont progressifs: plus on gagne, plus on paie. Une injustice, selon un père de famille, dont le cas a été révélé par la Tribune de Genève.
Selon lui, les frais de pension de sa fille étaient trop élevés, car la ville ne prend pas en compte son revenu imposable, c'est-à-dire une fois toutes les déductions faites. Avec un salaire net de plus de 230'000 francs et de seulement 145'000 francs une fois toutes les déductions effectuées, cet homme pouvait espérer une réduction importante de ses frais de garde.
Pour se faire entendre, ce papa a entamé une procédure judiciaire, qui finalement n'est pas allée à terme. Après un long périple, la Municipalité a conclu avec lui un accord confidentiel.
Le PLR veut un remboursement aux familles
Pour le PLR, cela équivaut à un aveu de culpabilité des autorités. "Si cet homme a bénéficié d'un accord parce que le revenu pris en compte n'était pas le bon, alors tout le monde doit être traité à la même enseigne", estime Sebastian Aeschbach, conseiller municipal PLR en Ville de Genève.
Dans une interpellation déposée mardi, son parti réclame le remboursement aux familles qui auraient trop payé leur place de crèche.
Une demande exclue pour Chistina Kitsos, la conseillère administrative en charge de la petite enfance. "Je n'avais pas connaissance de cet accord et je vais demander des explications à mes services. La pratique de la Ville en matière de tarification est tout à fait conforme au droit. Par ailleurs, les prix des crèches à Genève sont parmi les moins chères de tout le pays." L'homme en question devait payer 1400 francs pour une pension de 4 jours.
Augmenter le déficit de la ville pour favoriser les hauts revenus, cela n'est pas acceptable
Face à l'attaque du PLR, Christina Kitsos se dit sereine. Elle assure qu'elle va se pencher sur la tarification des crèches, mais sans doute pas dans le sens où l'attend le parti bourgeois.
"Si on doit parler de la tarification, on doit prendre en compte des éléments tels que la fortune, ou encore les biens immobiliers. Ce que propose le PLR, c'est d'augmenter le déficit de la Ville pour favoriser les hauts revenus et cela n'est pas acceptable", explique-t-elle jeudi dans La Matinale de la RTS. Elle va demander à ses services d'analyser les possibilités juridiques.
Le Conseil administratif devra répondre en plénière aux interpellations du PLR. La date n'a pas encore été arrêtée.
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Sujet radio: Mohamed Musadak
Adaptation web: Miroslav Mares