Lisa Mazzone: "J'ai besoin d'un moment hors de la politique, hors du sérail, pour respirer"
"J'ai pris énormément de plaisir en politique. J'ai des convictions profondes. Le Conseil des Etats était pour moi un lieu où j'aimais les exprimer et les défendre," confie Lisa Mazzone, qui s'exprime pour la première fois depuis sa défaite.
Au soir de sa non-réélection, le 12 novembre, la conseillère aux Etats sortante avait annoncé qu'elle se retirait de la politique. Sept jours plus tard, la Genevoise confirme son désir de prendre du recul, de réfléchir et d'explorer d'autres pistes en dehors de la politique. "J'ai besoin d'un moment hors de la politique, hors du sérail, pour respirer et ouvrir le champ des possibles."
"Tout est imaginable pour l'avenir. (...) Je n'ai pas besoin d'une fonction et d'être dans le système politique. (...) Je continue d'être animée par des valeurs et des convictions, ainsi qu'une envie d'avancer et de m'engager. Ça ne doit pas forcément s'exprimer dans la politique."
Elle ne répond toutefois pas à la question de savoir si elle pourrait envisager de se porter candidate pour remplacer le président des Vert-e-s Balthasar Glättli, qui a annoncé son départ.
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Inquiétude sur l'avenir
La défaite de Lisa Mazzone a été le symbole de celle de son parti, qui a perdu cinq sièges au National et deux aux Etats. Elle se dit "inquiète". "Pas pour Les Vert-e-s", précise-t-elle. "Si on fait abstraction des élections fédérales de 2019, ils ont fait un excellent résultat au Conseil national et au Conseil des Etats. Je m'inquiète plutôt sur le fond."
En effet, elle craint le retour de grands projets autoroutiers et la mise de côté des questions sur la biodiversité au Parlement. "Il y a une question de société à se poser: quel futur veut-on offrir aux prochaines générations."
"La diversité en prend un coup"
Au soir de sa défaite, Lisa Mazzone se désolait de voir Genève désormais représenté par deux hommes de 64 ans au Conseil des Etats, Mauro Poggia et Carlo Sommaruga. Pourtant, la Chambre haute du Parlement n'a jamais connu autant de femmes élues, 16 sur 46.
"On se contente de peu", dit-elle. "On est loin d'une parité. Cela a un impact sur les préoccupations et les rôles modèles. La diversité d'âge, de parcours et de genre en prend un coup."
Propos recueillis par Philippe Revaz/vajo