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Des parents d'adultes handicapés dénoncent les lacunes dans les foyers à Genève

Des parents d’adultes handicapés dénoncent les lacunes dans les foyers à Genève
Des parents d’adultes handicapés dénoncent les lacunes dans les foyers à Genève / Forum / 3 min. / le 21 novembre 2023
Mardi matin à Genève, des parents d'adultes en situation de handicap ont pris la parole pour dénoncer les conditions d'encadrement précaires au sein des institutions de Clair-Bois et d'Aigue-Verte. L'an dernier, des parents de résidents à Clair-Bois avaient signalé des "manquements répétés".

Un an plus tard, la situation semble s'être détériorée. Les parents et les soignants s'accordent sur le manque de personnel, pointant du doigt une insuffisance de moyens qui place les employés dans des situations critiques.

Dans l'émission de la RTS Forum, Samuel, dont la sœur est résidente de Clair-Bois, partage ses observations: "Ma sœur était dans son lit dans une situation complètement inconfortable avec une coulée de mucus séché sur le torse. J'en ai fait état à la direction qui a pris la chose en main, mais je me suis rendu compte qu'il n'y avait qu'un veilleur pour 27 résidents. On observe qu'on retire des moyens et cela provoque des situations telles que celle que je vous ai décrite."

"Nos chiens sortent plus que nos enfants"

Les sorties deviendraient aussi de plus en plus rares, au point qu'un parent a souligné, mardi matin, en conférence de presse: "Nos chiens sortent plus que nos enfants." Le temps passé au lit serait également source de préoccupation, avec des résidents restant parfois plus de quatorze heures par jour allongés, selon une mère qui souhaite rester anonyme.

"Les résidents ne font donc rien et sont désoeuvrés. Du coup, ils commencent à avoir des problèmes psychiques et sont fortement médicamentés", témoigne-t-elle.

Ces situations ne sont pas seulement dénoncées par les parents, mais aussi par les patients eux-mêmes, comme Daniel, qui a partagé son vécu, en conférence de presse.

Les revendications des parents sont claires: recruter plus de personnel et replacer la personne en situation de handicap au cœur des préoccupations. Ils ne remettent pas en question l'engagement des soignants mais pointent du doigt le management défaillant des deux établissements.

Des coupes budgétaires

Face à ces allégations, la RTS a contacté Thierry Apothéloz, le conseiller d'Etat à la tête du Département de la cohésion sociale, qui a renvoyé vers les directions des institutions concernées.

Du côté d'Aigue-Verte, le directeur Laurent Bertrand explique devoir gérer des situations de plus en plus complexes depuis dix ans, alors qu'il y a eu des coupes budgétaires entre 2015 et 2020. Quant aux critiques sur la qualité de l'encadrement, il les réfute.

Pierre Coucourde, directeur de la Fondation Clair-Bois, affirme être conscient des inquiétudes exprimées. En ce qui concerne le nombre d'employés, il précise que la dotation dépend d'un financement public et qu'elle respecte les normes selon les vérifications effectuées avec le canton.

Les parents espèrent cependant rencontrer le conseiller d'Etat dans les plus brefs délais pour discuter de solutions concrètes afin d'améliorer les conditions au sein de ces institutions.

Camille Lanci/vajo

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