Le malaise persiste à Thônex, 6 mois après la mort d'un jeune homme poignardé par un adolescent
Au coeur de l'inquiétude des habitants de Thônex, la place de Graveson, monopolisée par une vingtaine de jeunes les soirs de week-end. Cette présence inquiète et dérange les riverains qui se plaignent notamment de nuisances sonores, avec de la musique à fort volume, et des feux d'artifice régulièrement tirés depuis la place.
Depuis le drame du 28 mai, le sentiment d'insécurité est monté d'un cran, comme l'explique dans La Matinale Mauro Ballarini ,Thônesien depuis 20 ans: "Pour l'instant ils ne font pas de mal aux gens mais on n'ose pas les approcher car on ne sait pas ce qu'ils ont sur eux, ni quelles vont être leurs réactions. C'est quand même pesant à la longue".
Tous les habitants contactés par la RTS n'ont subi ni altercation ni agression, à part des insultes quand ils appellent au silence depuis leur balcon. Ils se disent à bout de nerfs face à ces jeunes qu'ils ne comprennent pas.
"Ils nous prennent pour des racailles mais on est des gentils"
De leur côté, les jeunes s'insurgent: "On parle de nous seulement quand il se passe quelque chose de mal. Il n'y a rien à dire, on traîne dehors, c'est tout. Faut pas se fier aux apparences. Ils nous prennent pour des racailles, mais on est des gentils".
Les adolescents rencontrés par la RTS expriment un ras-le-bol envers ces adultes qui les mettent dans le même panier qu'une minorité agressive. Cette minorité se mêle aux jeunes qui traînent le soir sur la place de Graveson. Certains d'entre eux sont d'ailleurs connus des services de police.
La commune assure faire tout ce qui est en son possible pour apaiser le quartier. Les horaires de patrouille de la police municipale et des travailleurs sociaux ont été étendus. Du budget pour des équipes supplémentaires sera demandé aux élus locaux. Il y a eu des sensibilisations anti-violence dans les écoles du secondaire et une permanence accueille les familles pour les aider à encadrer leurs jeunes.
Elle a également ouvert un lieu d'accueil pour les adolescents, comme le relève dans le 12h30 son animateur responsable Vincent Buecher:
La commune a besoin d’aide
Mais la commune ne peut pas tout gérer seule, estime le conseiller administratif centriste Bruno Da Silva. "Il y a un volet répressif, de justice pénale. Sur ces éléments-là, la commune est impuissante. Concrètement, ce n'est pas nous qui pouvons faire des arrestations, des condamnations ou des interdictions de territoire".
Pour le canton, la présence policière est adaptée, précisant que la police ne peut pas arrêter des jeunes sans flagrant délit.
Des réflexions sont en cours avec toutes les communes pour améliorer sur le long terme la collaboration entre police cantonale et municipale.
Anouk Pernet/lan