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Le Centre refuse d'accueillir Mauro Poggia dans son groupe parlementaire aux Etats

Le Centre refuse d’intégrer Mauro Poggia à son groupe parlementaire aux Etats
Le Centre refuse d’intégrer Mauro Poggia à son groupe parlementaire aux Etats / Forum / 5 min. / le 24 novembre 2023
L'élu genevois MCG au Conseil des Etats Mauro Poggia devrait débuter son mandat le 4 décembre sans intégrer de groupe parlementaire. Il visait celui du Centre, qui a finalement refusé vendredi de l'accueillir.

La décision a été prise de manière unanime, a annoncé vendredi le président du Centre Gerhard Pfister. "Les positions des deux partis sont trop éloignées." De plus, les signaux des membres du MCG n'étaient pas fiables.

Le Zougois a également rappelé que la loi sur le Parlement prévoit que l'ensemble des membres d'un même parti doivent se rallier au même groupe. Au National, les deux élus MCG ont rejoint le groupe UDC (lire en encadré).

Une voix libre en plénum

Sans groupe, le Genevois, seul élu MCG au Conseil des Etats, n'a pas de siège en commission. Ne pas avoir accès à l'élaboration des lois en amont représente "un manquement en termes de suivi de l'information", reconnaît Mauro Poggia vendredi dans Forum.

L'ancien conseiller d'Etat genevois compte toutefois faire entendre sa voix en plénum sans la contrainte des directives d'un groupe: "Ne pas être dans un groupe au Conseil des Etats, ce n'est pas la même chose qu'au Conseil national", relativise-t-il.

"On prend la parole quand on le souhaite lors des débats en plénière, lors de l'approbation des lois. On dépose les amendements que l'on veut déposer", argumente Mauro Poggia. "En tant qu'indépendant, sans avoir une étiquette de groupe sur les épaules, j'assisterai peut-être à une ouverture d'esprit de l'ensemble des parlementaires de gauche comme de droite", dit-il encore.

La piste de l'UDC

Mauro Poggia avait annoncé pendant la campagne qu'il intégrerait un groupe de droite, lui permettant ainsi de siéger dans une commission, de préférence celle de la santé. Mais dans les faits, la promesse du défenseur des assurés semble compliquée à tenir.

La piste privilégiée jusqu'à vendredi était Le Centre, parti dont il a été membre avant de rejoindre le MCG en 2009. "Je suis un centre-droite", a-t-il souligné. L'élu a aussi fait quelques appels du côté de PLR, qui n'a pas manifesté d'intérêt en retour.

Reste encore l'éventualité de rejoindre l'UDC. Mauro Poggia ne l'exclut toujours pas, souhaitant toutefois pouvoir garder, le cas échéant, une certaine liberté d'expression dans les domaines où ce parti n'est pas sur "la même longueur d'onde" que lui, notamment la santé. Mais il n'a pas déposé de demande formelle. Et l'UDC est divisée sur la question.

Le premier conseiller aux Etats sans groupe

Le plus vraisemblable est donc que Mauro Poggia commence la législature sans groupe. "Je pense que je commercerai la session prochaine en tant qu'indépendant", admet l'élu dans le 19h30. "Ensuite, les contacts personnels se noueront et il y aura des recherches pour faire un travail un peu plus efficace au Parlement", prévoit-il.

>> Voir le sujet du 19h30 :

Le futur conseiller aux États genevois du MCG, Mauro Poggia, laisse planer la possibilité de rejoindre le groupe parlementaire UDC
Le futur conseiller aux États genevois du MCG, Mauro Poggia, laisse planer la possibilité de rejoindre le groupe parlementaire UDC / 19h30 / 2 min. / le 24 novembre 2023

Les groupes parlementaires ont jusqu'à lundi pour se former, selon les services du Parlement. Si la situation n'évolue pas jusque-là, Mauro Poggia deviendrait le premier conseiller aux Etats à siéger en indépendant.

ami avec ats

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Débat juridique

Des incertitudes juridiques ont joué en la défaveur de l'ex-conseiller d'Etat. En effet, selon les services du Parlement, les élus fédéraux d'un même parti doivent siéger dans des groupes identiques. Or les deux élus MCG au Conseil national ont déjà rejoint le groupe UDC.

Mauro Poggia ne partage pas l'analyse des services du Parlement. Il a sollicité une expertise juridique qui conclut qu'aucune disposition légale n'empêche explicitement les membres d'un même parti de se répartir dans des groupes différents.