Afin d'optimiser la traversée de la gare et l'accès aux quais, la nouvelle gare disposera de deux passages inférieurs supplémentaires, ont annoncé mardi l'Office fédéral des transports, les CFF, le canton et la Ville de Genève. Autre amélioration: un tunnel à double voie, et non à voie unique, sera construit en direction de l'aéroport.
En raison de ces modifications, le début des travaux de la gare souterraine, initialement prévu pour 2024, est reporté. Un projet détaillé sera rendu public l'an prochain. Trois ans d'études sont encore prévus, avant une mise à l'enquête à fin 2027. Les commanditaires espèrent une mise en service en 2038.
Un nouveau report
Le projet n'en est pas à son premier retard. En 2013, l'Office fédérale des transports mentionnait une réalisation d’ici 2025. Quant à la presse, elle mentionnait jusqu'ici une mise en service pour 2032. Aujourd'hui, les CFF estiment la durée des travaux à neuf ans. Quant au budget estimé, il passe de 1,6 à 1,9 milliard de francs.
"Jusqu'ici, on avait l'idée, on avait l'intention de construire une gare souterraine, mais on n'avait pas encore de projet définitif. Aujourd'hui, les quatre partenaires du projet se sont mis d'accord sur un projet définitif, avec lequel on va aller de l'avant, qui sera mis à l'enquête d'ici fin 2026", explique Charles-André Philipona, directeur du programme Léman 2030 des CFF, dans l'émission Forum de la RTS.
Aucun lien entre ce retard annoncé et celui dont souffre également le chantier de la gare de Lausanne, indique également le responsable. "A Lausanne, ce sont des problèmes techniques, alors qu'à Genève il fallait régler les questions de l'ambition donnée au projet." Le report de la mise en service à Genève n'aura de même aucun impact sur l'avancée des travaux à Lausanne, assure Charles-André Philipona.
La Ville de Genève déplore ce retard dans le développement de l'offre ferroviaire. "Mais elle y voit aussi l'opportunité d'affiner les conditions-cadres pour développer autour de la gare des espaces publics à la fois pratiques et agréables", a déclaré la conseillère administrative Frédérique Perler, en charge du département de l'Aménagement, des constructions et de la mobilité.
Pour le ministre genevois en charge de la Mobilité Pierre Maudet, invité dans le 19h30 de la RTS, c'est une "fausse mauvaise nouvelle". "Parce qu'on perd trois ans, mais on recalibre la gare. Si on perd trois ans mais qu'on améliore l'offre, il faut l'assumer", estime l'élu, qui cite parmi les avancées trois trains de plus par heure et des déplacements facilités pour les voyageurs dans la gare, notamment.
"Pour moi, ce qui est très important, c'est que la planification prenne compte de l'augmentation de la demande, qu'on veille à limiter l'impact des chantiers, et le non-report des échéances", expose Pierre Maudet. "J'ai eu des garanties la semaine dernière du conseiller fédéral Rösti à ce sujet, avec un engagement ferme pour le démarrage du chantier en 2029", se félicite le ministre.
Augmenter l'offre
Inscrit au programme Léman 2030, le projet de gare souterraine permettra d'augmenter l'offre du bassin lémanique et du Grand Genève. Troisième gare de Suisse en termes d'affluence, la gare de Genève joue un rôle central dans les déplacements locaux, nationaux et internationaux. Elle est fréquentée chaque jour par 156'000 personnes, voyageurs et usagers.
Des points restent ouverts concernant la modernisation de la plateforme en surface. Les partenaires ont décidé que cet aspect sera développé dans le cadre d'un projet indépendant de la gare souterraine. "Il s'agit du plus important programme de développement ferroviaire que le canton de Genève a jamais connu", a relevé Charles-André Philipona, directeur du programme Léman 2030.
Sujet TV: Jacqueline Pirszel
Adaptation web: edel avec ats