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A Genève, l'interdiction de fumer à l'extérieur aux abords de certains lieux tarde à se matérialiser

A Genève, l'interdiction de fumer aux abords de certains lieux extérieurs tarde à être appliquée. [Keystone - Dominic Favre]
A Genève, l'interdiction de fumer aux abords de certains lieux extérieurs tarde à être appliquée / La Matinale / 1 min. / le 3 janvier 2024
Dans le canton de Genève, la loi qui interdit la fumée aux abords de certains lieux publics extérieurs, comme les arrêts de bus, les aires de jeux pour enfants ou les bâtiments universitaires, n'est toujours pas appliquée. Le délai était pourtant fixé au 1er janvier 2024.

Pour pouvoir fumer une cigarette en attendant le bus à Genève, il faudrait théoriquement, depuis le 1er jour de l'année, s'en éloigner de 9 mètres sous peine d'une amende de 100 à 1000 francs.

Mais dans les faits, il n'existe encore aucune signalétique au sol indiquant au fumeur, précisément, où il peut s'allumer une "sèche". Seuls des autocollants ont été apposés sur les arrêts de bus, sans signalisation supplémentaire. Les poubelles aux abords directs des arrêts sont même d'ailleurs toujours munies de cendriers.

Seule une minorité de communes l'appliquent

La loi, qui avait été adoptée en 2022, avait pourtant laissé aux communes un délai au 1er janvier 2024 pour se mettre en règle. Si certaines communes appliquent déjà une signalétique, notamment aux abords des écoles et aires de jeux pour enfants, la majorité ne le fait pas. Pour Karine Bruchez, présidente de l'association des communes genevoises, "il ne sera pas aisé de mettre en vigueur la loi, mais les communes vont s'y employer".

La députée socialiste Jennifer Conti, à l'origine de la loi, plaide elle aussi pour laisser un peu de temps aux communes. "Le délai était fixé à janvier 2024. Si ça met encore un ou deux mois de plus, je pense que ça n'est pas grave. Il faudra s'inquiéter si, ce printemps, absolument rien ne se passe. Là, il faudra prendre clairement une autre voie ou d'autres stratégies à notre niveau à nous."

Quant à la répression, ce n'est pas encore à l'ordre du jour. La Ville de Genève, par exemple, indique que sa police ne mettra pas d'amendes tant que la loi ne sera pas connue de la population.

"Loi compliquée à mettre en oeuvre"

Pour l'ancien conseiller d'Etat Mauro Poggia, qui était chargé de faire appliquer cette loi, sa mise en oeuvre n’a pas été pensée en amont et les communes genevoises ont du mal à s'y mettre.

"Ce sont les communes qui ont les compétences dans ce domaine pour trouver des solutions et se mettre d'accord pour mettre en place des règles communes pour interpréter la volonté du Parlement". Avant d'ajouter: "Et on n'a pas partout la même sensibilité." Pour lui, c'est donc "une loi compliquée à mettre en oeuvre, mais ça n'est pas impossible."

Mohamed Musadak/fgn

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