Depuis fin novembre, Genève fait face à une vague d'arnaques téléphoniques visant des personnes âgées. Joséphine (ndlr: prénom d'emprunt) en a été victime récemment. Cette sexagénaire s'est fait soutirer 15'000 francs.
"Au début, j'ai reçu un appel de la Police municipale. J'étais paniquée. On m'a dit que j'avais été escroquée de 5500 francs", raconte-t-elle mardi au 19h30.
En réalité, tout est faux. A l'autre bout du fil se trouvent des escrocs bien préparés. Ils rappellent leur victime quelques minutes plus tard, se faisant cette fois passer pour une banque.
"Le monsieur m'a dit qu'il fallait qu'ils bloquent ma carte de crédit. Il m'a proposé d'envoyer un coursier chez moi pour la récupérer et me donner une nouvelle carte", indique Joséphine. Cette dernière accepte. Une fois chez la victime, un complice de l'escroc parvient à identifier son code secret. Il repart avec sa carte et file au bancomat. "J'ai honte et je ne dors pratiquement plus", lâche Joséphine.
Technique du spoofing
Ce type d'arnaque repose sur la technique du spoofing, ou usurpation d'identité en français. Via un logiciel, les escrocs parviennent à faire afficher un faux numéro sur le téléphone de leurs victimes.
"En réalité, le numéro qui appelle vient souvent de l'étranger. Nous constatons que les escrocs sont souvent de jeunes personnes en quête d'argent facile", explique Aline Dard, chargée de communication pour la police genevoise.
En deux mois, le préjudice se monte à plus d'un million de francs. La police mise sur la prévention pour endiguer ce fléau. "Lorsque vous recevez un appel choquant et que, juste après, on vous demande de l'argent, il faut tout de suite raccrocher. C'est une arnaque", insiste Aline Dard.
Celle-ci rappelle qu'il ne faut, sous aucun prétexte, donner sa carte de crédit à une personne inconnue. "Souvent, les escrocs demandent à leurs victimes de découper leur carte de crédit, pour les rassurer. Mais c'est une ruse. Si la puce n'est pas touchée, ils sont capables de recoller les morceaux et de retirer l'argent."
Guillaume Martinez