Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont lancé l'étude en avril 2023 afin d'apporter une réponse à ceux qui souhaitent utiliser un contraceptif. Les hommes n'ont en effet que peu de choix en matière de contraception: le retrait (mais il donne lieu à beaucoup de grossesses non désirées), la vasectomie (considérée comme définitive) et le préservatif. Alors que les femmes, elles, peuvent choisir entre une douzaine de méthodes.
Depuis six mois, Jérôme Delorme participe à cette étude des HUG en portant un anneau qui remonte ses testicules dans l'aine. Ainsi réchauffées de deux degrés, elles ne peuvent plus produire de spermatozoïdes. Pour que le dispositif soit efficace, l'anneau doit être porté "en moyenne 15 heures", précise-t-il dans le 19h30 de la RTS mardi.
"C'est un dispositif assez simple. Ce n'est pas très contraignant, on ne le sent pas trop pendant la journée. Il y a une routine qui s'installe assez vite. On le met au réveil et on l'enlève au coucher", confie le jeune homme.
C'est un ami qui lui a donné envie d’essayer. "Il s'est lancé en solitaire avec l'aide de sa médecin. Il en a parlé et je l'ai trouvé très inspirant", déclare Jérôme Delorme.
Augmenter le savoir scientifique
Les HUG suivent les participants à l'étude pendant un an avec un accompagnement individuel. "Actuellement, il y a assez peu de production scientifique qui est faite de manière clinique, en suivant vraiment des gens", note Sara Arsever, responsable de l'Unité de santé sexuelle et planning familial dans l'établissement.
"On s'est dit que c'était intéressant de pouvoir à la fois accompagner ces personnes jusqu'au bout et augmenter le savoir scientifique sur la question", poursuit-elle en ajoutant que cette démarche s'inscrit notamment dans une optique de réduction des risques.
Les participants ont en moyenne 30 ans et un niveau d'études élevé.
Pas d'effets indésirables recensés
Malgré de nombreuses études qui se poursuivent encore aujourd'hui, aucun contraceptif hormonal n'est encore sur le marché.
Les effets secondaires sont en cause. Les hommes supporteraient moins bien que les femmes les effets indésirables légers comme l'acné ou la prise de poids, selon plusieurs études. Du côté des effets secondaires graves, même s’ils sont rares, c’est plus problématique. Par exemple, la pilule augmente le risque de thromboses chez les femmes, mais comme ce risque est plus faible que pendant une grossesse, il a été jugé acceptable. Mais ce type de comparaison n’est pas valable pour les hommes.
L'anneau de remontée testiculaire, lui, n'est pas encore homologué en tant que dispositif médical, faute d'études de grande ampleur. S’il présente pour l'instant peu d'effets indésirables recensés, il vaut mieux être accompagné pour franchir le pas et connaître les éventuelles contre-indications. Et il est indispensable de vérifier la baisse de la fertilité au moyen d'un spermogramme.
Jérôme Delorme, lui, est conquis: il a d'ores et déjà décidé de garder l'anneau jusqu'au moment où il souhaitera avoir des enfants.
Sujet TV: Julie Conti
Adaptation web: Julie Marty