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A Genève, les banques privées délaissent leur quartier historique

Le quartier des Banques à Genève, une tradition historique en pleine mutation
Le quartier des Banques à Genève, une tradition historique en pleine mutation / 12h45 / 2 min. / hier à 12:45
Située au carrefour de l'Europe, Genève jouit d’une tradition bancaire vieille de 500 ans. Mais aujourd'hui, de nombreux établissements financiers retirent leurs enseignes du centre-ville pour de nouveaux quartiers en périphérie.

Genève, son jet d'eau, son bord du lac et son quartier des banques. Ou plutôt ce qu'il en reste. Depuis plusieurs années, les établissements bancaires privés cherchent à quitter les lieux. La banque Pictet a déménagé dans le quartier des Acacias. Elle a été rejointe par BNP-Parisbas. Rothschild et Lombard-Odier délaissent eux aussi le centre-ville pour la périphérie.

"C'est vraiment dommage", regrette une Genevoise interrogée dans la rue. "Ça faisait quand même l'affaire de Genève." Et cet autre habitant d'estimer que "Genève doit veiller à ce que les banques privées restent en place. C'est ce qui fait l''image' de Genève."

Mais qu'est-ce qui pousse les banques à déserter ce quartier? Pour certaines, c'est une question de place. En 2025, Lombard Odier quittera aussi le centre-ville. Un nouveau siège conçu par les architectes Herzog et de Meuron est en construction à Bellevue, au bord du lac Léman.

"Nous étions répartis dans huit maisons différentes au centre", explique Denis Pittet, associé-gérant du Groupe Lombard Odier. "Lorsque nous avons pris la décision stratégique de déménager, notre devise était: One Roof. Donc tous sous le même toit".

Une mutation logique, faute de terrains disponibles

Construire de nouveaux grands immeubles à Genève, avec 16 km2 à disposition, s'avère mission impossible, explique le conseiller administratif Alfonso Gomez. S'il déplore le départ de ces institutions financières, il estime que l'historique quartier des banques suit une mutation logique.

"Il y aura d'autres sociétés financières, mais aussi des restaurants et des centres de fitness", explique l'élu. "Ce petit quartier – on parle de quelques mètres carrés quasiment, peut-être un hectare et encore – connaît maintenant une évolution qui le rend plus diversifié".

Un nouveau virage que devront aussi prendre les commerçants, avec de nouveaux clients à fidéliser.

Gianluca Agosta/Valérie Wacker (SRF)/ebz

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