A Genève, les profs du secondaire I débutent la grève en pleines évaluations cantonales
Au cycle d'orientation de Cayla, dans le quartier de Saint-Jean, la grève a débuté lundi dans un climat discret, comme l'a constaté la RTS sur place. Le corps enseignant a eu l'interdiction d'afficher des revendications visibles de l'extérieur, signe de la forte tension autour de cette grève. Les banderoles ont finalement été accrochées dans la salle des maîtres.
Les enseignants s'opposent à une mesure du Conseil d'Etat, qui vise à augmenter dès 2027 de deux périodes le temps d'enseignement au cycle d'orientation.
Une mobilisation "massive"
Les différents piquets de grève se sont rassemblés lundi à la mi-journée dans le parc des Cropettes, avec des banderoles comme « l’art d’enseigner en danger ». Selon la faîtière des enseignants, la mobilisation est "massive", avec plusieurs dizaines de grévistes dans chaque établissement.
Un cortège est annoncé lundi après-midi jusque sous les fenêtres du Département de l'instruction publique. Les enseignants et les enseignantes du cycle d'orientation répèteront leur revendication: pas d'augmentation des heures sans réforme de fond. Lundi soir, les délégués décideront de la suite à donner au mouvement.
Une grève durant les évaluations cantonales
Les enseignants ont décidé de suivre une grève perlée. Il n'y aura pas d’enseignement. Mais par contre, celles et ceux qui doivent surveiller les évaluations cantonales des élèves de 11e année rempliront leur mission.
L'Etat a ordonné des réquisitions du personnel pour ce qu’il considère être un service minimum. Les enseignants s’exécuteront pour se protéger et pour ne pas prendre les élèves en otage. Les syndicats avaient recommandé aux grévistes de faire preuve de prudence vu le contexte de tensions.
Les élèves de 11e ont été informés que leur présence aux épreuves était obligatoire. Certains sont sous stress en raison de la grève, selon les associations de parents.
Critiques sur la manière
La Fédération des associations de parents d'élèves de l'école obligatoire comprend le combat des enseignants, mais elle déplore la manière. Interrogée dans la Matinale, la secrétaire générale Isabella Siddiqi estime que les mesures budgétaires annoncées vont "impacter sévèrement la qualité des conditions d'enseignement des élèves", mais elle se dit aussi inquiète des mesures de lutte choisies par les associations enseignantes qui "vont avoir un impact négatif pour les élèves".
Anouk Pernet / liardeju