A Genève, les SIG bientôt devant la justice pour les campagnes de prospection géothermique
Grâce à des campagnes de prospection menées en 2018 et 2021, Genève a décelé un fort potentiel géothermique dans ses sous-sols. Si le canton s’en réjouit, le passage des camions vibreurs, essentiel pour sonder les profondeurs, n’a pas fait que des heureux.
Rien que pour la campagne de 2021, les SIG ont reçu une soixantaine de protestations concernant des dégâts matériels. Les Services industriels se sont arrangés avec la grande majorité des plaignants, via des dédommagements souvent peu coûteux.
"Ma maison a pris 30 ans en une nuit"
Quatre plaintes, plus conséquentes, restent cependant ouvertes. Dans la commune de Vernier, Marianne Rieser exige 150'000 francs de réparation. "Je me souviens, les murs ont tremblé! Un jour après le passage des camions, on s'est rendu compte que des fentes sont apparues un peu partout dans la maison. Elle a pris 30 ans en une nuit", déplore cette entrepreneuse lundi dans le 19h30.
Sa voisine Anne-Lise Robert-Nicoud accuse aussi les SIG pour des dégâts sur sa villa: "Je n'ai aucun doute sur le fait que cette maison était complètement saine et ne craquait pas avant."
Action au civil
Dans ces deux cas, les SIG ont mandaté des experts pour analyser la situation. Ceux-ci n’ont établi aucun lien entre les fissures et le passage des camions vibreurs, pointant plutôt l’ancienneté des constructions. "Je me sens profondément humiliée, on ne nous croit pas. Nous savons que nous avons raison", lance Anne-Lise Robert-Nicoud.
Les SIG ne s’expriment pas sur ces cas particuliers, réservant sans doute leurs réponses à la justice. L’avocat des plaignantes indique qu’une action au civil, en dommages et intérêts, va être lancée dans les prochains jours.
Guillaume Martinez