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A Genève, les trottinettes non-conformes encombrent la fourrière et terminent à la casse

Une personne à trottinette et des cyclistes utilisent la Voie verte du CEVA (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse), le 29 juillet 2019 à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
La fourrière à Genève encombrée par 1500 trottinettes électriques séquestrées / Le 12h30 / 2 min. / le 2 novembre 2024
Genève compte 1500 trottinettes à la casse: ce sont celles qui dépassent la limite légale des 20 km/h. Leurs propriétaires ont préféré opter pour la destruction à la mise en conformité, jugée trop chère. Cela occasionne une perte de temps et d'efficacité du côté de la fourrière.

Tout au fond d'une halle, où sont notamment entreposés les véhicules accidentés ou séquestrés dans le cadre d'affaires judiciaires, sont alignées contre un mur 134 trottinettes électriques: "Elles enfreignent tout simplement les règles de base, à savoir qu'une trottinette doit rouler à 20 km/h au maximum, avoir une puissance de 500 watts au maximum et un phare dirigé vers l'avant", note Didier Aulas, qui chapeaute la fourrière des véhicules.

Et le problème principal, c'est évidemment la vitesse, précise-t-il au micro du 12h30. En effet, la plupart des trottinettes vendues dans le commerce sont capables de dépasser les 20 km/h et sont donc illégales sur la voie publique.

>> Lire : Les vélos et trottinettes électriques trop rapides peuvent aussi être amendées

Trottinettes maquillées

L'inspecteur technique teste ces engins, à plein gaz, sur un tapis roulant. Certaines semblent tout à fait en ordre, mais elles cachent en réalité une manipulation secrète: "J'actionne la poignée de gaz une dizaine de fois. La petite lumière commence à clignoter... donc elle est débridée. Vous pouvez constater que la vitesse n'est plus de 20 km/h, mais de 35", souligne-t-il. Il a même repéré une trottinette montant jusqu'à 79 km/h.

Les propriétaires sont invités à venir mettre en confirmité leur deux-roues. Comme le coût de l'opération est estimé à 700 francs – sans compter l'amende –, contre une facture de 130 francs pour une destruction, le calcul est vite fait. A ce jour, seule une trottinette a été récupérée: "Toutes les parties batteries sont recyclées dans les normes parce qu'il y a des produits lourds, des toxiques, etc. Puis après, le reste est écrabouillé selon la bonne vieille méthode de la casse", explique Didier Aulas: "L'objectif est simplement de rendre l'emploi de ces trottinettes impossible et qu'elles soient inutilisables".

La gestion des trottinettes électriques prend désormais plus de la moitié des heures de travail du seul expert technique de la fourrière. Du temps en moins pour l'analyse de véhicules impliqués dans des affaires ou des accidents: de quoi ralentir les enquêtes.

Reportage radio: Julien Chiffelle, Anouk Pernet

Article web: Stéphanie Jaquet

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