Accidents de moto à Genève: des familles endeuillées militent pour une meilleure prise en charge
Pour la famille Gaulin de Genève, le combat a commencé il y a quatre ans, lorsque Denis est décédé dans un accident de moto à l'âge de 18 ans. Démunis, ses parents ont déploré l'absence de suivi psychologique, à l'exception de trois séances proposées par la police. Pour demander un meilleur suivi de la part de la police et des autorités, ils ont donc créé l'association DG.
"Il n'y avait aucune structure en place pour aider les parents. Nous avons eu la psychologue de la police, tout s'est bien passé, elle était très bien. Mais ensuite, il n'y a plus eu aucun suivi. C'est ce que nous voulons éviter pour les autres parents", explique mardi dans La Matinale Didier Gaulin.
Besoin de transparence sur les autopsies
L'association propose écoute, conseil juridique et soutien aux familles, tout en militant pour une meilleure information des parents sur les procédures d'autopsie et de prélèvement d'organes après un accident de la route. Car lors d'un accident de la route, les organes doivent être retirés et analysés.
"Il faut clarifier le processus et expliquer aux parents le cheminement: où va le corps, ce qu'il devient, ce que l'on en fera, et quand ils pourront le récupérer. L'autopsie est annoncée, c'est clair, mais nous demandons plus de transparence à ce sujet", souligne la mère de Denis Maria Gaulin.
La police affirme que les parents reçoivent systématiquement des documents officiels pour les informer. Cependant, plusieurs familles estiment ne pas avoir reçu suffisamment d'informations, certaines ignoraient même que les organes avaient été retirés. Elles jugent également la prévention insuffisante. L'association DG prévoit de s'investir dans la sensibilisation des jeunes motards, notamment dans les écoles publiques et les communes.
L'impact des récits personnels sur les adolescents
Certaines familles endeuillées estiment qu'il faut témoigner directement dans les écoles auprès des adolescents concernés. Dans ce but, l'association DG s'est associée avec la fondation RoadCross.
Ces témoignages ont fait leurs preuves, estime Julia Litzen, responsable prévention Suisse romande de RoadCross. Car les jeunes sont particulièrement sensibles aux témoignages personnels, qu'ils rencontrent souvent sur les réseaux sociaux. "Entendre ces récits capte leur attention. Nous avons constaté que les témoignages personnels touchent et font réfléchir", ajoute-t-elle.
Sujet radio: Charlotte Frossard
Adaptation web: Miroslav Mares