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Après le dernier Salon de l'auto à Genève, "on attendait un rebond"

Le Salon de l'automobile de Genève va disparaître: interview d'Alexandre de Senarclens
Le Salon de l'automobile de Genève va disparaître: interview d'Alexandre de Senarclens / Forum / 6 min. / le 31 mai 2024
Face au désintérêt des constructeurs automobiles, les organisateurs du Salon de l'auto à Genève ont décidé de tirer la prise. Après la dernière édition "plus compacte" de 2024, "on attendait un rebond", ont expliqué à la RTS Alexandre de Senarclens et Sandro Mesquita. "Malheureusement, l'industrie automobile n'était pas prête à revenir."

"On espérait que l'édition 2024 du Salon de l'auto à Genève, qui a connu un certain succès, permette un véritable rebond, mais on a réalisé que malheureusement l'industrie automobile n'était pas prête à revenir", a expliqué vendredi dans l'émission Forum le président de la fondation du Salon de l'automobile, Alexandre de Senarclens.

"On visait à doubler le nombre d'exposants par rapport à ceux qu'on avait en 2024. On espérait en particulier un retour des constructeurs historiques européens, allemands en priorité".

>> Relire : Le Salon de l'automobile de Genève va disparaître après près de 120 ans d'existence et Le Salon de l'Auto fait un retour en demi-teinte quatre ans après à Genève

Tous les salons, que ce soit Paris ou Munich, sont en crise et connaissent des difficultés, relève celui qui est aussi député PLR genevois. "Mais la difficulté particulière du Salon de Genève est que nous ne sommes pas adossés à des industries nationales et nous n'avons pas un grand marché. C'était un avantage par le passé, car nous étions vus comme un lieu neutre où il n'y avait pas de concurrence entre Allemands, Français, Italiens. Mais en 2024 et pour les éditions à venir, c'est une faiblesse que n'ont pas les salons de Paris ou de Munich".

Sandro Mesquita, directeur général de la manifestation, tire le même bilan dans le 19h30. La concurrence est féroce. "Les marques automobiles choisissent les plateformes sur lesquelles elles veulent aller. Le secteur est également sous pression."

Salon au Qatar?

Le Salon de l'auto de Genève pourrait-il renaître au Qatar? "C'est en discussion. Il y a un intérêt de la part du Qatar de continuer l'aventure. Sous quelle forme, sous quel nom, tout ça est encore à discuter, mais cela ne sera pas dans les mains de la fondation qui va être liquidée", déclare encore Alexandre de Senarclens.

"Le Qatar était une opportunité qui nous a permis de redémarrer à Genève", relève de son côté Sandro Mesquita. "Après l'annulation de 2020 , la fondation n'avait pas les capacités financières d'organiser un nouveau salon à Genève. Ce partenariat nous a aidés à relancer Genève et n'avait pas pour but de concurrencer Genève, au contraire. On est sur deux concepts de salons différents".

>> L'interview complète de Sandro Mesquita dans le 19h30 :

Entretien avec Sandro Mesquita, directeur général du Geneva International Motor Show, à propos de la dissolution de l’événement en Suisse romande
Entretien avec Sandro Mesquita, directeur général du Geneva International Motor Show, à propos de la dissolution de l’événement en Suisse romande / 19h30 / 3 min. / le 31 mai 2024

Fin d'une époque

Aujourd'hui, les spécialistes estiment que peu de salons automobiles comptent encore. Ce ne sont pas tant les visiteurs qui s'en lassent, mais bien plus les constructeurs qui s'en détournent. Les temps et les stratégies marketing ont en effet changé pour les constructeurs. Ces grandes expositions coûtent très cher, alors qu'aujourd'hui, on peut lancer une nouvelle gamme de véhicules sur support numérique. Par le numérique, l'audience est bien plus grande, pour bien moins d'argent.

>> Toutes les explications dans Forum :

Fin d'une histoire centenaire pour le Salon de l'auto de Genève, décryptage
Fin d'une histoire centenaire pour le Salon de l'auto de Genève, décryptage / Forum / 2 min. / le 31 mai 2024

Propos recueillis par Coralie Claude et Gabriel De Weck

Adaptation web: lan

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Dommage pour le rayonnement de Genève, déplore Guy Parmelin

Le ministre de l'Economie Guy Parmelin réagit avec regret à la fin du Salon de l'auto. "Je le déplore pour le rayonnement de Genève et de la Suisse en tant que vitrine de l'innovation et du prestige dans l'industrie automobile", a fait savoir vendredi le Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR).