Après plusieurs incidents, la police genevoise rappelle les risques de la baignade en eau libre
A Genève, le Rhône est très prisé depuis quelques années. Les gens y nagent ou se laissent dériver accrochés à des embarcations gonflables, voire en paddle, sur plusieurs kilomètres parfois. Mais le fleuve peut se transformer en piège mortel pour celui ou celle qui n'a pas pris un minimum de précautions.
Les dangers sont encore accentués, cette année, en raison du courant particulièrement fort du Rhône. Les importantes pluies des derniers mois ont rempli le lac Léman. Le cours d'eau s'écoule du même coup avec un gros débit, explique, devant les médias, le lieutenant Cyrille Dutheil, chef de la Brigade de la navigation (BNAV).
Débit variable
De plus, des travaux vont être entrepris par les Services industriels de Genève (SIG) durant le mois d'août en amont du fleuve et il faudra, pour les réaliser, abaisser les vannes du barrage du Seujet. Le débit du Rhône va donc varier en cours de journée, fort le matin, faible l'après-midi et à nouveau fort en début de soirée.
Avec l'installation de l'été, les secouristes n'ont pas chômé ces derniers temps pour venir en aide à des personnes en difficultés. Certaines étaient coincées dans les branches d'arbres qui bordent le fleuve. "Nous avons par exemple récupéré un bateau avec dix enfants à bord", note le lieutenant Dutheil.
Des adeptes du paddle ont aussi commis l'erreur de fixer leur attache à la cheville, geste qu'il ne faut pas faire en rivière. Une mère de famille s'est ainsi retrouvée à l'eau d'un côté d'une pile d'un pont alors que sa planche avait fait le tour de l'autre côté, ses enfants poursuivant leur chemin en canot pneumatique.
Quelques mesures peuvent être prises pour éviter autant que possible une issue tragique à une baignade en eau vive. Il faut toujours nager avec des éléments de flottaison, le mieux étant d'enfiler un gilet de sauvetage, relève le porte-parole du Service d'incendie et de secours (SIS) le lieutenant Nicolas Millot.
Nager accompagné
Il faut, non plus, ne jamais nager seul et avoir si possible sur soi un téléphone portable pour appeler les secours en cas de problème, ajoute l'officier de communication. Nicolas Millot rappelle que les gens qui se baignent en eau libre le font sous leurs propres responsabilités.
Une intervention pour venir en aide à une personne en détresse nécessite la mobilisation d'une vingtaine de secouristes, avec le "Cardiomobile", l'ambulance, la police, le plongeur, les pompiers, note le lieutenant Millot. Depuis le début de l'année, les secouristes sont intervenus à 37 reprises, dont 19 fois sur le Rhône.
Dimanche soir dernier, une jeune homme de 19 ans a perdu la vie après avoir sauté d'un bateau au large de la plage des Eaux-Vives.
ats/fgn