En 1997, la Convention d'Ottawa, qui interdit les mines terrestres antipersonnel, est adoptée. L'immense sculpture de chaise, réalisée par l'artiste suisse Daniel Berset, avait été installée pour convaincre un maximum d'Etats d'adhérer. Fabriquée à partir de bois de Douglas, c’est la deuxième fois qu’elle a été restaurée (entre le 8 juillet et le 7 août) depuis sa création.
>> Lire à ce sujet : La "Broken Chair" de la place des Nations se refait une beauté
Dans les années 90, l'ONG Handicap International s'est alliée avec d'autres organisations pour mettre en place la Campagne internationale pour l'interdiction des mines antipersonnel. Ils ont voulu marquer l'importance de leur lutte avec cette sculpture aussi symbolique que politique.
"Quand les négociations avec les Etats sont arrivées à leur terme, nous voulions marquer ce moment vraiment important. Nous voulions rappeler aux Etats leur obligation de protéger les civils et de ne pas faiblir dans la dernière ligne droite des négociations, ce qui a finalement abouti au traité d'Ottawa", raconte samedi dans Forum Daniel Suda Lang, directeur de Handicap International Suisse.
Symbole de lutte
Alors que la sculpture devait être démontée une fois la convention signée, les autorités genevoises ont souhaité la maintenir, car "Broken Chair" était devenue une manière de soutenir d'autres luttes, notamment en ce qui concerne les armes à sous-munitions.
"Quelques années plus tard, nous nous sommes de nouveau rassemblés avec d'autres organisations. Et puis nous nous sommes attaqués à la problématique des bombes à sous munitions [il s'agit d'un explosif qui contient lui-même d'autres explosifs, dont une partie peut n'exploser que 10 à 30 ans plus tard]. C'est une autre arme totalement néfaste pour la population civile," explique le directeur de l'ONG.
Ce type d'arme est encore utilisé aujourd'hui, notamment par la Lituanie, qui s'est récemment retirée de la Convention d'Oslo, qui bannit ces explosifs. "Nous sommes convaincus que ces armes ne peuvent jamais être une solution et que l'on va dans le mauvais sens si on veut un jour espérer un monde avec plus de paix", affirme Daniel Suda Lang.
Propos recueillis par Renaud Malik
Adaptation web: Raphaël Dubois