Le Ministère public de la Confédération (MPC) a libéré ce mardi l'un des deux hommes suspectés d'avoir participé à la pose de colis piégés à Genève, entre avril et novembre 2024. Arrêté il y a moins d'une semaine à Genève, cet individu de 28 ans est désormais libre provisoirement, confirme son avocat Me Robert Assaël suite à une information de la Tribune de Genève. Son frère de 32 ans, lui, est toujours détenu.
L'ordonnance du MPC ne précise pas les motifs de la libération de ce suspect. Contacté par la RTS, le MPC refuse d'en dire davantage, tout en répétant ce qu'il indiquait déjà la semaine dernière. "Les investigations sont toujours en cours, afin d'examiner toutes les pistes possibles", écrit sa porte-parole, Claudia Balzli.
"Diverses mesures d'investigation ont été prises par le Ministère public de la Confédération en collaboration avec Fedpol et la police genevoise dans le cadre de l'enquête. Dans l'intérêt de la procédure en cours, le MPC ne peut pas donner davantage d'informations à ce stade."
Incompréhension
Ce jeune homme et son frère aîné, qui a un passé pénal, ont été mis en prévention la semaine dernière pour des infractions lourdes: tentative de meurtre, mise en danger de la vie d'autrui, tentative d'extorsion et de chantage, et usage d'explosifs.
Par trois fois, des colis piégés ont été déposés à Genève en 2024 blessant deux personnes. L'une dans le quartier de Saint-Jean, en août dernier. L'autre à Grange-Canal, en novembre. Ces deux derniers colis visaient des employés de Patek Philippe. L'entreprise horlogère avait fait l'objet préalablement d'une demande de rançon.
Avocat du frère aîné, toujours détenu, Me Vincent Spira s'interroge. "Je suis infiniment heureux que le plus jeune des deux frères ait été libéré. J'ai de la peine à comprendre, en revanche, pourquoi mon client n'a pas été libéré également."
Samedi, le Tribunal des mesures de contraintes (TMC) avait autorisé une détention provisoire de deux mois pour les deux frères, en raison d'un risque de collusion, soit un mois de moins que ce que demandait le MPC. L'enquête se poursuit.
Raphaël Leroy, Pôle enquête RTS