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Dans le canton de Genève, une rentrée scolaire avec plus d'élèves et de nombreux défis

Des élèves marchent dans le hall pour rejoindre leur classe lors de la rentrée scolaire 2023-24 de l'école des Tattes, le lundi 21 août 2023 à Onex, près de Genève (image d'illustration). [Keystone - SALVATORE DI NOLFI]
Dans le canton de Genève, une rentrée scolaire avec plus d'élèves et de nombreux défis / Le Journal horaire / 21 sec. / le 13 août 2024
Près de 83'000 enfants vont faire leur rentrée scolaire dès lundi dans le canton de Genève, une hausse de près de 1% qui s'observe à tous les degrés d'enseignement. La prise en charge des élèves avec des besoins spécifiques, l'intégration des migrants et la pression sur les bâtiments sont les principaux défis auxquels doivent faire face les autorités.

Dès lundi, les 82'898 élèves (838 de plus qu'à la rentrée de 2023) du canton de Genève seront répartis à raison de 39'922 dans l'enseignement primaire, 14'549 en cycle d'orientation, 26'120 dans l'enseignement secondaire II et 2280 dans l'enseignement spécialisé, écrit mardi le Département cantonal de l'instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP) dans un communiqué.

Pour les encadrer, ils bénéficieront de 8136 enseignants, dont 557 engagés pour cette rentrée.

>> Réécouter également le reportage du 12h30 sur la rentrée scolaire dans les cantons suisses alémaniques :

A Genève, la conseillère d'Etat PLR Anne Hiltpold veut introduire l'horaire continu en primaire. [Keystone]Keystone
Rentrée scolaire 2024: les cantons alémaniques mettent à l'honneur les classes flexibles / Le 12h30 / 1 min. / le 12 août 2024

Des enseignants soutenus par des professionnels de l'éducation

Un des objectifs de la politique éducative genevoise est de permettre d'orienter plus d'enfants à besoins spécifiques dans l'enseignement régulier au moment de l'entrée en scolarité, tout en donnant les moyens nécessaires au personnel enseignant et encadrant. Il est ainsi proposé de soutenir les enseignants avec de la co-intervention, à visée collective, qui devrait à terme se généraliser dans les classes des deux premiers degrés primaires.

Concrètement, l'enseignant titulaire est accompagné tout au long de l'année, au minimum à 50%, par un autre professionnel de l'éducation afin de suivre l'ensemble de la classe. Cette mesure concerne pour cette rentrée 80 classes à Genève dans lesquelles se trouvent des élèves ayant des besoins éducatifs particuliers. Au total, ce sont donc 1450 élèves qui bénéficieront de cette mesure collective.

Mineurs non accompagnés plus nombreux

Les autorités doivent aussi faire face aux effets de la crise migratoire qui se poursuit. A la fin juin, le nombre d'élèves issus de la migration s'élevait à 3575, tous niveaux confondus (+374 par rapport à 2023. Le DIP observe également "une hausse préoccupante des requérants mineurs non accompagnés", nécessitant un accompagnement spécialisé et qui n'ont par ailleurs que très peu été scolarisés avant leur arrivée à Genève.

Cette hausse constante des effectifs, autant due à la migration qu'à la démographie, met une pression forte sur les besoins en infrastructures. La situation pour cette rentrée a été maîtrisée, affirme le DIP, mais cette problématique fait l'objet d'une attention particulière des autorités cantonales et communales, ces dernières étant en charge de la construction des écoles primaires.

ats/ther

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Les syndicats veulent un réel partenariat social

La Fédération des enseignantes et enseignants genevois (FEG) veut un véritable partenariat social avec le Département de l'instruction publique (DIP). Elle estime que les attaques de la droite depuis le début de la nouvelle législature menacent l'école publique.

"La droite ne cherche pas à améliorer les conditions de formation des élèves ni les conditions de travail du personnel enseignant", a déploré mardi devant les médias Aline Zuber, du Syndicat des services publics (SSP), à quelques jours de la rentrée scolaire.

De nombreuses préoccupations

Pour les syndicats et les associations professionnelles, les motifs de préoccupation sont nombreux, à commencer par le maintien de la formation initiale des enseignants en quatre ans à Genève, en votation le 22 septembre.

Toujours au niveau du primaire, des discussions doivent s'ouvrir sur l'horaire continu, l'horaire actuel n'étant pas adapté à un accueil de qualité. Par ailleurs, la formation n'a pas été suffisante pour l'accueil des élèves provenant de l'enseignement spécialisé, estime la Société pédagogique genevoise (SPG), tout en relevant que l'Office médico-pédagogique reste sous tension, en l'absence de locaux adaptés.

Un dialogue "encore à construire"

Tous degrés confondus, la FEG s'inquiète du risque de voir le temps de travail des enseignants augmenter significativement, le DIP étant en train d'élaborer une directive ad hoc. Le manque de place dans les écoles, dû au manque de bâtiments, ainsi que les conditions de travail en cas de fortes chaleurs préoccupent aussi.

"Nous avons l'impression de n'avoir pas été entendus par la conseillère d'Etat Anne Hiltpold pendant sa première année de législature. Le dialogue social est encore à construire", a commenté Francesca Marchesini. présidente de la SPG.