A Genève, de nouvelles accusations de népotisme frappent à nouveau une institution publique. Après la promotion du père de la conseillère d'Etat Delphine Bachmann à un haut-poste de l'État et les recrutements entre proches au département de la conseillère administrative Frédérique Perler en ville, ce sont cette fois les Service industriels de Genève (SIG) qui sont pointés du doigt. Entre 2017 et 2020, les SIG ont recruté les fils de l'épouse de Christian Brunier, directeur général de la régie publique. Une information révélée par Léman Bleu lundi.
Le premier, arrivé en 2017, travaille auprès de la direction générale depuis 2021 où il occupe un poste de chargé de communication. Le deuxième frère a, quant à lui, été recruté en 2020 et occupe un poste dans le service des "clients immobiliers". Leur beau-père, Christian Brunier, était déjà directeur des SIG au moment de leur entrée dans l'entreprise.
Une troisième proche engagée au mois de mars
A ces deux recrutements contestés vient s'ajouter l'engagement au mois de mars de l'épouse d'un des frères. Selon la régie publique, citée par la Tribune de Genève, cette femme ne travaille pas dans le même secteur ni sous la même direction que son mari.
Interrogé dans la matinale de la RTS mardi, Robert Monin, le directeur des relations humaines des SIG, estime que les recrutements des deux beaux-fils du directeur général ont été faits dans les règles de l'art.
"Il faut être clair. Ce n'est pas Christian Brunier qui nous a demandé de les recruter", a balayé d'emblée Robert Monin. "Ces deux personnes ont postulé pour des postes ouverts et sont passés par le processus de recrutement qui permet de sélectionner les meilleurs candidats."
Pas de népotisme selon les SIG
Quant aux accusations de népotisme, Robert Monin répond que les deux engagements répondaient à un besoin véritable de l'entreprise. "Je comprends le réflexe de faire immédiatement le lien et de se dire qu'ils ont été engagés grâce à leur relation, mais c'est méconnaître nos processus de recrutement. Si c'était le cas, je démissionnerais sur le champ et tout le service de relations humaines aussi. On ne peut pas nous accuser de népotisme par rapport à ces engagements", assure-t-il.
Robert Monin tient la même ligne de défense s'agissant de l'engagement de la troisième proche du directeur général. Les SIG affirment que le processus standard a été suivi pour ce recrutement aussi. "Le lien de parenté a toujours été connu et clairement annoncé", indique une porte-parole de la régie à la TDG.
Les SIG affirment veiller à scrupuleusement éviter des liens hiérarchiques et conflits d'intérêts entre les membres d'une même famille. Une directive serait d'ailleurs en cours d'élaboration.
Mohamed Musadak