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De plus en plus d'enfants roms ukrainiens doivent être scolarisés en Suisse

L’arrivée de familles roms ukrainiennes représente un défi pour l’école publique
L’arrivée de familles roms ukrainiennes représente un défi pour l’école publique / 19h30 / 4 min. / le 13 mai 2024
Depuis quelques mois, de plus en plus de familles roms venues d'Ukraine demandent l'asile en Suisse. Alors qu'ils n'ont souvent pas ou peu été scolarisés, leurs enfants doivent s'inscrire dans un établissement scolaire. Sur le terrain, les équipes éducatives sont à la recherche de solutions.

A l'école de Grand-Saconnex-Place à Genève, plusieurs classes de scolarisation accueillent des élèves roms ukrainiens. Ils ont grandi la plupart du temps au sein de leur communauté et ne sont pas ou peu allés à l'école. "C'est la première fois que j'y vais", confirme Oksana, 12 ans, lundi dans le 19h30 de la RTS. "Ici, on apprend à lire, on apprend beaucoup de choses", indique de son côté Liudmyla, 11 ans.

Certains enfants doivent apprendre à tracer les lettres. D'autres ont de la peine à suivre les règles de la vie scolaire. Tout est nouveau pour eux. "Il y a des moments très chauds, chaque jour change, parce qu'ils n'ont aucune autonomie. Au début, ils nous appellent tout le temps", relève Pascale Schnorhk, enseignante à l'école de Grand-Saconnex-Place.

"C'est vraiment leur apprendre le métier d'élève, mais ce n'est pas facile pour eux", illustre pour sa part Bestar Bajrami, soutien éducatif. Ces difficultés n'ont toutefois rien d'exceptionnel. De nombreux élèves non-roms les rencontrent aussi et ont besoin du même accompagnement.

Classes de scolarisation

Au début de la guerre, à la rentrée 2022, l'enseignement obligatoire genevois a accueilli 571 élèves ukrainiens. Ils sont aujourd'hui près de 700, avec, depuis l'an dernier, davantage de familles roms. Le canton n'a toutefois aucune statistique sur cette communauté.

Sur le terrain, dans le dispositif de Palexpo autour du centre d'hébergement du Grand-Saconnex, l'équipe éducative accueille une centaine d'enfants scolarisés, dont environ 70 font partie de familles roms ukrainiennes. Les enseignants doivent redoubler d'effort pour intégrer ces nouveaux venus, décrit Caterina Bretton, coordinatrice du dispositif d'accueil scolaire de Palexpo. Les familles roms ont souvent souffert de stigmatisation dans leur pays d'origine et peuvent être réticentes à l'idée de confier leurs enfants à l'école. "A nous de les mettre en confiance", relève-t-elle.

L'objectif reste d'intégrer ces élèves dans le circuit ordinaire. Cinq nouvelles classes de scolarisation ont ainsi été ouvertes autour du Grand-Saconnex depuis décembre.

Aussi dans le canton de Vaud

La situation est identique dans le canton de Vaud, où presque toutes les régions scolaires sont concernées. Par exemple, à Vevey, la municipalité a dû chercher en urgence il y a six mois plusieurs salles supplémentaires.

"On a déjà un système scolaire sous pression, mais on a trouvé des solutions. On a eu l'opportunité de louer ces bureaux, de les aménager pour ouvrir ces salles de classe dans l'urgence", explique Laurie Willommet, municipale à Vevey.

Reportage TV: Pascale Defrance

Adaptation web: lan

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