Des batteries ou des piles mal recyclées suspectées dans l'incendie d'un centre de recyclage à Satigny
Les pompiers ont été alertés vers 17h35, a précisé le porte-parole du SIS, Nicolas Millot. Le départ de feu a été détecté grâce aux caméras de surveillance installées sur le site de cette entreprise privée, fermée le jour de la fête nationale.
Dépêchés sur les lieux, les pompiers ont constaté que des flammes et de la fumée se dégageaient de plusieurs tas de déchets industriels, tels des tables, des chaises, des boîtes et même un petit bateau. En tout, 400m2 de déchets ont brûlé, ce qui représente plusieurs tonnes, a spécifié le porte-parole.
Le sinistre a dégagé une grosse colonne de fumée noire visible depuis le reste du canton, selon Nicolas Millot. Au total 70 pompiers et autres professionnels ont été dépêchés sur les lieux, y compris des samaritains, pour veiller à la santé des forces d'intervention confrontées à une chaleur de plus de 31 degrés sur le lieu de l'incendie.
La cigarette électronique, une suspecte dans l'ombre de l'incendie
Selon Bertrand Girod, directeur général du groupe Serbeco, il est encore trop tôt pour déterminer avec précision la cause de cet incendie. Néanmoins, vendredi dans le 12h45 de la RTS, il souligne que "les centres de recyclage sont souvent confrontés à des risques liés à l'accumulation de batteries ou de piles au lithium".
Il mentionne également que l'un des défis majeurs pour la branche est la gestion des cigarettes électroniques jetables: "lorsqu'elles ne sont pas correctement recyclées et se retrouvent mélangées avec des déchets ordinaires, cela pose un problème. En effet, ces objets contiennent une grande quantité d'énergie (....) et en cas de dommage, de choc, d'élévation de température ou de court-circuit, ils peuvent s'enflammer très rapidement. Les conséquences peuvent être graves, avec un emballement thermique important".
D'autres objets tels que les écouteurs sans fil, les caméras portatives et les baskets lumineuses sont aussi sources de difficultés pour le secteur du recyclage.
"On attend des pouvoirs publics qu'ils prennent leurs responsabilités. Aujourd'hui, ce sont les recycleurs qui héritent de ce problème qu'ils n'ont pas eux-mêmes causé et nous en avons marre de devoir le gérer seuls", ajoute Bertrand Girod. Une colère que le conseiller d'Etat genevois en charge du Territoire Antonio Hodgers dit comprendre. Selon lui, des mesures sont nécessaires.
Il renvoie toutefois la responsabilité aux autorités fédérales: "Le Grand Conseil genevois a voté une loi rendant le tri obligatoire, [en vertu de laquelle] il serait interdit de jeter des batteries au lithium dans la poubelle standard. Or, aujourd'hui, la Confédération bloque cette loi", dénonce-t-il dans l'émission Forum, disant attendre "un positionnement du Tribunal fédéral" pour pouvoir appliquer la nouvelle législation.
Enquête et surveillance environnementale
Alertswiss avait recommandé jeudi soir à la population de fermer portes et fenêtre, mais l'incident ne représente désormais plus de risque, selon Nicolas Millot.
Une enquête de police a été ouverte pour déterminer les causes de l'incendie. Une mission de reconnaissance a aussi été lancée pour détecter une éventuelle pollution du Rhône, a indiqué le porte-parole.
kkub/miro