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Des places dédiées aux consommatrices de drogues sans-abri au sein d’un nouveau centre d’hébergement à Genève

Une femme sans-abri dans la rue à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Des places réservées pour les consommatrices de drogues dans un centre d'hébergement d'urgence à Genève / Le 12h30 / 1 min. / dimanche à 12:37
Les consommatrices de drogue sans-abri ont désormais accès à des places réservées dans un centre d'hébergement d'urgence à Genève. C'est la première fois que des places de ce type leur sont dédiées dans le canton.

L'association Le CausE a inauguré mardi un nouveau bâtiment en ville de Genève, en partenariat avec la commune, le canton et l'association Première Ligne, spécialisée dans l'accompagnement des usagers de drogues.

Sa spécificité : parmi les 57 nouvelles places d’hébergement d’urgence que le lieu propose, certaines sont réservées aux femmes consommatrices de drogues sans-abri. Ce projet est inédit, car jusqu'à maintenant, ces femmes pouvaient être admises dans les lieux d'hébergements d'urgence habituels, mais c'est la première fois qu'elles ont un lieu dédié. Jusqu’à présent, seuls les hommes usagers de drogue avaient accès à des places spécifiques de ce type, au sein d’un autre hébergement d’urgence à Genève (Armée du Salut).

Ce projet est inédit, car jusqu'à maintenant, les femmes sans-abri qui consommaient de la drogue à Genève pouvaient être admises dans les lieux d'hébergements d'urgence habituels, mais c'est la première fois qu'elles ont un lieu dédié. Jusqu'à présent, seuls les hommes avaient des places réservées en hébergement d'urgence.

Prise en charge adaptée

Le centre dispose de trois places pour un accueil 24 heures sur 24. Les femmes seront prises en charge par des travailleurs sociaux sur plusieurs semaines, mais aussi par une infirmière. Leur suivi est par ailleurs adapté à leurs profils très spécifiques, souligne la directrice de Le CausE, Aude Bumbacher.

"Elles ont souvent vécu de la violence liée à des consommations ou à des conjoints toxiques. Elles ont pour certaines un parcours assez difficile depuis leur enfance ou des enfants qui sont parfois placés en foyer", explique-t-elle dans le 12h30 de la RTS. "Donc c'est vrai qu'elles sont orientées ici par rapport à une problématique liée à leur addiction, mais nous travaillons de manière plus générale sur d'autres aspects en lien avec leur condition".

Ces trois nouvelles places destinées aux femmes sont financées par le canton de Genève dans son plan de lutte contre le crack. La consommation sera toutefois interdite à l'intérieur du bâtiment. Mais contrairement à d'autres lieux, les usagères de drogues seront admises dans l'hébergement juste après avoir consommé.

>> Lire aussi : Genève compte environ 200 consommateurs de crack, une drogue ultra-addictive

Inès Moubachir/edel

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