Forte émotion des proches au second jour du procès du meurtre des Charmilles
Parents, frère, cousin, amis: sept personnes sont parties plaignantes dans cette affaire. La parole a d'abord été donnée aux quatre jeunes qui se trouvaient dans le parking souterrain lors de la rixe. "J'ai eu peur pour ma vie", a déclaré une des femmes, résumant un sentiment partagé. L'agresseur leur a fait comprendre qu'ils risquaient gros s'ils s'approchaient de leur ami, mortellement blessé, ou utilisaient leur téléphone.
Blessé au bras, un des jeunes a répété que son ami n'était pas agressif en s'approchant du jeune de 18 ans pour lui demander pourquoi il avait "planté" son couteau. Même son de cloche du cousin du défunt, qui a raconté que le second coup de couteau est parti immédiatement. "J'ai tout de suite compris qu'il était dans un très mauvais état", a-t-il expliqué, la voix étranglée par l'émotion.
Répondant aux questions de son avocat, Raphaël Cristiano, il a indiqué avoir compris que son cousin, qu'il considérait comme un petit frère, était mort quand les ambulanciers ont cessé de s'activer autour de lui et que l'autre blessé a crié. Il a pu l'embrasser trois fois sur le front: "Une fois pour sa mère, une fois pour son père et une fois pour son frère."
"Assez de souffrance"
Le chagrin de cette famille est tel que le père n'a pas souhaité s'exprimer. En larmes, la mère a évoqué "un enfant adorable, souriant, blagueur", "un fils présent", "un confident". "On m'a arraché une partie de moi. Ce n'était pas une maladie, pas un accident. Quelqu'un l'a tué, c'est très dur à avaler", a-t-elle déclaré.
Elle souhaite "que justice soit faite et que cela serve de leçon." Sans colère dans la voix, elle a dit, en parlant du principal prévenu: "Qu'il ne fasse plus de mal à personne. Il y a déjà pas mal de familles qui ont souffert." Le frère aîné de la victime a indiqué avoir du mal à trouver un sens à ce qui leur arrive. "Sans ce procès, c'est difficile de faire le deuil. J'ai hâte que ça se termine", a-t-il conclu, plus de cinq ans après le drame.
ats/ther