Cette année, la Mère Royaume, une des héroïnes de la nuit de l'Escalade, connue pour avoir jeté une marmite remplie de soupe aux légumes sur la tête d'un des assaillants, était incarnée par Isabelle Plumley, une Genevoise de 48 ans. Elle succède dans ce rôle à Chantal Fillettaz, qui a rendu son tablier après son trentième et dernier cortège.
Pour être sélectionnée pour ce rôle, il est nécessaire d'envoyer un CV et lettre de motivation et respecter certains critères: une certaine connaissance du personnage de la Mère Royaume, mais aussi une affiliation à la Compagnie de 1602, la plus ancienne société historique de Suisse et organisatrice du cortège.
Le défilé rassemble plus de 800 figurants en costume d'époque. Il s'agit du plus important défilé historique d'Europe. Les participants se sont mis en route à la nuit tombée à la lueur des pains de torche et des flambeaux pour le plus grand bonheur du public toujours très nombreux.
Le cortège genevois de l'Escalade retransmis sur les écrans de la RTS pour la première fois
Ce cortège répond à un protocole très précis. L'ouverture du défilé est assurée par la batterie des tambours des Cadets, suivis par les autorités et les gens de la justice. Suivent les ecclésiastiques et les habitants de Genève, avant les habitants de la campagne et enfin le détachement de la milice bourgeoise avec son impressionnante section de piquiers.
"Le Falco", un canon qui est une réplique de la bouche à feu qui aurait tiré sur les troupes du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie, était aussi à l'honneur dans cette partie du cortège.
Sujet TV: Claire Eckersley
Texte web: cab avec ats
Une attaque surprise en 1602
En 1602, dans la nuit du 11 au 12 décembre, Charles-Emmanuel 1er, duc de Savoie, veut reprendre Genève acquise à la foi protestante depuis 1536. Il lance son armée pour prendre la ville par surprise afin de faire de Genève la capitale de ses Etats au Nord des Alpes et lutter contre le calvinisme.
Les 2000 Savoyards sont bien équipés. Munis d'échelles, les assaillants tentent de franchir les murailles de la ville. Brusquement réveillées, les habitants prennent les armes. Les combats sont acharnés. Les Savoyards sont finalement repoussés. La bataille a fait 18 victimes côté genevois.