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Genève dévoile ses objectifs pour l'école, dont l'horaire continu en primaire

La conseillère d'Etat en charge de l'instruction publique Anne Hiltpold a présenté sa vision pour l’école à Genève
La conseillère d'Etat en charge de l'instruction publique Anne Hiltpold a présenté sa vision pour l’école à Genève / Forum / 2 min. / le 15 février 2024
La conseillère d'Etat genevoise Anne Hiltpold, en charge de l'Instruction publique, a dévoilé jeudi sa feuille de route 2023-2028 pour une école "exigeante". L'élue PLR veut mener de front plusieurs vastes chantiers, dont l'introduction de l'horaire continu à l'école primaire.

"Les enfants n'ont pas les mêmes capacités ni les mêmes besoins. Notre système doit donc prendre en compte les spécificités de chacun, mais à aucun moment le niveau ne doit s'adapter aux élèves", a relevé la magistrate Anne Hiltpold. En poste depuis neuf mois, la PLR a repris ce département qui était en mains socialistes depuis vingt ans.

La cheffe du Département de l'instruction publique (DIP) est persuadée que c'est en se montrant exigeant avec les jeunes qu'ils seront encouragés à donner le meilleur d'eux-mêmes. Insistant sur la nécessité de restaurer le respect de l'autorité, en particulier envers les enseignants, la magistrate a détaillé 6 des 17 mesures qu'elle souhaite mettre en oeuvre d'ici 2028.

Sans surprise, car il faisait partie de ses promesses de campagne, l'horaire continu à l'école primaire est l'un des projets phares de la législature. "La société a évolué et les attentes des parents ont changé", a souligné Anne Hiltpold. La grille horaire fera l'objet d'un examen approfondi. Tout reste ouvert à ce stade, même un retour à quatre jours d'école hebdomadaire.

La réforme du CO dans le viseur

La conseillère d'Etat compte faire aboutir la réforme du cycle d'orientation. Le précédent projet, combattu par son parti, avait été refusé dans les urnes en 2022. Ainsi, "14% des élèves qui sortent du cycle n'ont pas atteint un niveau suffisant pour entrer dans une filière qualifiante", a déploré la cheffe du DIP.

Les discussions sont en cours, assure Anne Hiltpold, qui devra avant tout rétablir la confiance avec les enseignantes et enseignants du cycle qui ont fait grève pour protester contre sa volonté d'augmenter leur temps de présence en classe. Les contours de cette réforme restent donc à définir. Elle a néanmoins évoqué la possibilité de faire une douzième année pour certains élèves en difficulté.

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Autre axe prioritaire du DIP: soutenir l'entrée directe, soit dès la sortie du cycle, en formation professionnelle duale et augmenter l'offre de places d'apprentissage en entreprise. Actuellement, seuls 4% des élèves du cycle sont orientés vers un apprentissage et 15% dans la formation professionnelle à plein temps.

Des professionnels de l'orientation interviendront dans les cycles pour mieux informer les jeunes et leurs parents sur cette voie professionnelle trop peu exploitée. Anne Hiltpold veut aussi rendre obligatoire un stage professionnel de deux à cinq jours pour tous les élèves du cycle.

Des parcours trop longs au secondaire II

Le secondaire II, qui regroupe le collège, l'école de culture générale et les filières professionnelles, doit évoluer et devenir beaucoup plus lisible, estime par ailleurs la magistrate. Les parcours des élèves, dont certains passent du collège à l'ECG pour terminer en apprentissage doivent être raccourcis. Non seulement pour une question de motivation des jeunes, mais aussi pour une question de coûts, dit la cheffe du DIP.

La conseillère d'Etat va aussi mettre l'accent sur la lutte contre la violence et le (cyber)harcèlement.

Interrogée sur les moyens qu'elle devra trouver pour concrétiser ses projets, Anne Hiltpold indique que certaines mesures nécessitent des réallocations de ressources alors que d'autres impliqueront des dépenses supplémentaires, qui ne sont pas encore chiffrées.

ats/iar

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