Genève dit "oui" à l'interdiction des symboles de haine, trois "non" aux autres objets
Les symboles de haine vont être interdits dans l'espace public à Genève. Selon les résultats définitifs, les votants ont plébiscité dimanche par 84,69% de "oui" le nouvel article constitutionnel ad hoc. Le taux de participation s'est élevé à 46,09%.
Le canton devient aussi le premier à demander que l'Etat mette en oeuvre une politique de lutte contre les discriminations et la haine. Cette modification constitutionnelle, soumise au référendum obligatoire, était soutenue par tous les partis, sauf l'UDC pourtant à l'origine du projet de loi qui avait déjà été plébiscité par le Grand Conseil en juin 2023, avec le soutien de l'exécutif.
Céline Amaudruz: "Mon parti a fait tout faux"
"C'est vraiment une incompréhension pour moi", a réagi la a conseillère nationale UDC genevoise et vice-présidente du parti au niveau national. "Je pense que mon parti a fait tout faux sur ce sujet et je le regrette", a-t-elle affirmé.
>> Relire : Proposée par des élus UDC, l'interdiction des symboles de haine à Genève est combattue... par l'UDC
Les étrangers ne bénéficieront pas d'un élargissement de leurs droits politiques
Genève refuse le deuxième objet soumis aux votations du 9 juin: l'élargissement des droits politiques des étrangers. Selon les résultats définitifs, l'initiative "Une vie ici, une voix ici" est rejetée par 60,89% de "non". Le taux de participation s'est élevé à 46,09%.
La modification de la Constitution visait à octroyer aux étrangers qui habitent à Genève et vivent depuis au moins huit ans en Suisse des droits politiques complets aux niveaux communal et cantonal. Les étrangers auraient ainsi obtenu le droit d'éligibilité au niveau communal, en plus du droit de vote actuel, ainsi que les droits de vote et d'éligibilité sur le plan cantonal, une première en Suisse.
Cette mesure était défendue par la gauche, les syndicats et des associations afin de "renforcer la démocratie" dans un canton qui compte plus de 40% d'étrangers. Un avis partagé par la majorité du Conseil d'Etat. A ses yeux, le fait que les étrangers puissent se prononcer sur le plan cantonal confère une plus grande légitimité démocratique aux décisions politiques.
L'initiative était présentée sans contreprojet.
>> Sur le sujet, lire aussi : A Genève et Neuchâtel, les communautés étrangères peinent à se mobiliser au niveau politique
Les salaires dans les crèches privées ne pourront pas être baissés
Autre objet dans les urnes dimanche: un assouplissement du socle minimal des conditions de travail dans les crèches privées. Selon les résultats définitifs, cette mesure voulue par la droite dans le but de créer davantage de places de crèches a été refusée dimanche par 56,94% des voix.
Cette modification visait à permettre aux crèches privées d'embaucher du personnel en le payant au salaire minimum, alors qu'elles étaient tenues au respect d'une convention collective de travail (CCT), du statut du personnel d'une commune ou, à défaut, aux usages de la branche, plus favorables aux salariés.
L'objectif était d'encourager l'ouverture de nouvelles crèches privées, qui représentent 7% de toutes les structures, en leur permettant de diminuer leurs charges. Dénonçant un véritable démantèlement des conditions de travail et salariales du personnel, la gauche, les syndicats et les associations professionnelles de la petite enfance ont lancé le référendum.
Le suicide assisté dans les EMS et les hôpitaux sera maintenu
Enfin, Genève va continuer à garantir l'aide au suicide dans les EMS et les institutions de soins. Le peuple a très nettement refusé dimanche par 76,56% des voix une modification de la loi sur la santé qui remettait en question cette possibilité.
Ce texte était combattu par référendum. Choquée par une décision de la majorité de droite de Grand Conseil prise "dans la précipitation", Exit Suisse romande était immédiatement montée au front. L'association pour le droit de mourir dans la dignité craignait une régression dans la liberté d'accès au suicide assisté.
A l'origine, le Grand Conseil devait uniquement se prononcer sur la suppression d'une commission de surveillance en matière d'assistance au suicide, jugée inutile faute de compétence décisionnelle. Mais au fil des débats, et dans une certaine confusion, un autre article qui obligeait les EMS et les hôpitaux à garantir l'aide au suicide est aussi passé à la trappe.
ats/juma
Bernex dit "oui" au nouveau quartier de Vailly, Veyrier se dotera d'une nouvelle ligne de bus
Du côté des élections communales, les citoyens de Bernex disent "oui" au plan localisé de quartier (PLQ) de Vailly. Le nouveau quartier de 550 logements prévu au terminus de la ligne de tram est accepté par 58,42% des voix. Le taux de participation s'est élevé à 53,19%.
Les premiers logements sont prévus pour 2028. Le projet réserve 12% des 66'000 m2 de surface brute de plancher à des activités et des équipements publics, dont une crèche et un espace socio-culturel. Actuellement de l'autre côté de la route de Chancy, en zone agricole, le P+R sera intégré au grand parking souterrain de 650 places. Dénués de places pour les voitures, les espaces publics seront arborisés.
Le PLQ de Vailly s'inscrit dans le grand projet de développement de Bernex qui prévoit plusieurs nouveaux quartiers et infrastructures de mobilité.
Veyrier accepte la nouvelle ligne de bus 49
Veyrier accepte de justesse la future ligne 49 des TPG. Attaqué par référendum, le crédit de 396'000 francs pour les aménagements routiers ad hoc est approuvé par 50,96% des voix, selon les résultats définitifs. Le taux de participation s'est élevé à 54,19%.
Veyrier rejoint ainsi Troinex, où la population a dit "oui" à cette nouvelle ligne en 2022. Reste que sa réalisation dépendra d'une étude acoustique ordonnée par la justice après le recours de Troinésiens et dont les résultats devraient tomber dans les prochains mois.
Le tracé de cette nouvelle ligne, qui permettra de relier Veyrier à la gare du Léman Express de Lancy-Bachet, vise à respecter les dispositions légales selon lesquelles chaque habitant en zone urbaine doit disposer d'un arrêt de bus à moins de 300 mètres de son domicile. Le projet était contesté.
Carouge aura son nouveau centre aquatique à la Fontenette
Les Carougeois ont accepté dimanche par 58,78% des voix le crédit de 74,5 millions de francs destiné à construire un nouveau centre aquatique à la Fontenette. Les travaux doivent être lancés en juin 2025 et dureront trois ans. Le taux de participation s'est élevé à 45,08%.
Le nouveau centre aquatique vise à répondre à la forte demande provenant notamment des nageurs dans un canton qui manque de piscines publiques. Pour les autorités carougeoises, l'autre bassin de natation de la commune, à l'école des Pervenches, ne suffit pas pour une ville de 23'000 habitants, raison pour laquelle elles avaient lancé un concours d'architecture en 2018.