Prenant exemple sur les Hautes écoles pédagogiques (HEP) romandes, la majorité de droite a décidé de réduire à trois ans le cursus de l'Institut universitaire de formation des enseignants (IUFE). Une mesure qui doit s'accompagner d'une réorganisation des programmes pour les axer sur la pratique et qui est destinée à permettre aux étudiants d'entrer plus vite sur le marché du travail.
"En place depuis 20 ans, la formation universitaire n'apporte pas de plus-value. Sa seule raison d'être est financière", a critiqué Xavier Magnin, du Centre. Genève touche des subventions fédérales. Mais le canton paye 5,8 millions de francs à son voisin pour la septantaine d'étudiants inscrits à la HEP-Vaud, a indiqué la magistrate Anne Hiltpod, en charge de l'Instruction publique.
En cause: le numérus clausus de l'IUFE, fixé à 100 étudiants, qui impose "une sélection drastique à la fin de la première année", a dénoncé la PLR Natacha Buffet-Desfayes. La HEP est aussi choisie pour le caractère pratique de sa formation. Ramener les étudiants genevois dans leur canton permettra des économies, a avancé Anne Hiltpold, plaidant pour une harmonisation de la formation.
"Dévalorisation de la profession"
La gauche a demandé de multiples renvois du texte en commission, en vain. "La formation en quatre ans de l'IUFE est adaptée aux besoins de tous les élèves et permet d'enseigner dans l'ensemble des degrés du primaire. Celle en trois ans prétéritera les carrières et la flexibilité au sein d'une école", a dénoncé Caroline Marti, du PS.
Selon la conseillère d'Etat, seuls cinq enseignants en moyenne par année demandent à passer du cycle moyen au cycle élémentaire et inversement. Or des formations complémentaires sont prévues pour enseigner dans un autre cycle. "Il n'est pas question d'avoir une formation au rabais ni de dévaloriser cette profession", a souligné Anne Hiltpold, face aux craintes de la gauche.
ats/asch