Modifié

Genève va voter sur deux options radicalement différentes pour taxer les véhicules

La taxation des véhicules fait débat à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Genève va voter sur deux options radicalement différentes pour taxer les véhicules / La Matinale / 1 min. / le 14 février 2024
Le 3 mars prochain, la population genevoise se prononcera sur la réforme de l’impôt sur les véhicules. Ils devront trancher entre une baisse de cet impôt, un nouveau calcul qui taxerait davantage les véhicules polluants, ou encore le statu quo.

L'actuelle taxe est jugée obsolète par tous les partis, mais ils ne s’accordent pas sur la façon de la réformer. Pour le député UDC Stéphane Florey, l’impôt doit évoluer en parallèle des conditions de circulation: "Ces dernières années, on a pas mal réduit les voies de circulation, mais aussi les places de parc. Cela devient invivable de rouler à Genève", a-t-il déclaré mercredi dans La Matinale. "Nous estimons que cela ne sert presque plus à rien de payer un impôt si on ne peut pas rouler correctement".

L'UDC et le MCG ont donc déposé une initiative qui propose de diminuer l’impôt sur les véhicules de moitié. Selon eux, c'est un moyen de rendre un peu de pouvoir d'achat aux automobilistes.

Cette démarche a poussé les autres partis à finaliser une réforme en chantier depuis longtemps. Ils proposent un nouveau calcul d’impôt selon eux plus écologique.

Taxer selon le poids et les émissions de CO2

Aujourd’hui à Genève, les véhicules sont soumis à une taxe basée sur la puissance de leur moteur, à laquelle s’ajoutent des bonus ou des malus en fonction de leurs émissions polluantes. Cependant, cette méthode de calcul est jugée insuffisante par les partis de gauche, du Centre et du PLR. Ils proposent plutôt de taxer les voitures électriques en fonction de leur poids, tandis que les autres véhicules seraient taxés en fonction de leurs émissions de CO2.

Aux yeux du député vert Pierre Eckert, cela encouragerait l’acquisition de voitures de petite taille et à faible impact environnemental. "Il y a encore un certain nombre d'anciens véhicules qui polluent pas mal. Mais notre loi n'incite pas à changer de véhicule", précise le député.

"Si vous avez une ancienne voiture, il faudra faire vos calculs pour voir s’il est mieux de la garder ou pas. Le changement de modèle agira surtout au moment où vous achetez un nouveau véhicule: choisissez un modèle qui a un impact environnemental moindre", plaide-t-il.

Si la population opte pour ce contre-projet, Genève deviendra le premier canton romand à séparer totalement les voitures électriques et thermiques dans sa taxation.

Sujet radio: Anouk Pernet

Adaptation web: Miroslav Mares

Publié Modifié

Dans le cadre du contre-projet, acheter électrique sera-t-il plus intéressant en termes d'impôts?

Sera-t-il plus intéressant d'acheter un véhicule électrique dans le cadre du contre-projet? La réponse n'est pas simple, car les voitures électriques ont tendance à être lourdes à cause des batteries. Pour les petits modèles, l'électrique sera plus avantageuse que l'essence en termes d'impôts, mais pas forcément pour les voitures familiales.

Exemple: vous cherchez un véhicule neuf de la marque Peugeot. Vous paierez 480 francs d'impôt par année pour une Peugeot 3008 à essence contre 720 francs pour une électrique. On retrouve le même effet pour une VW Golf, où le propriétaire de la version électrique paie le plus. Et dans les deux cas, c'est l'hybride qui sera la moins taxée.

Cette logique n'est pas valable pour tous les modèles. Cependant, l'équation "véhicule électrique = taxe réduite" n'est pas toujours valable avec le contre-projet.

>> Le débat de Forum entre Michael Andersen (UDC) et Yvan Zweifel (PLR) :

Genève vote sur l’imposition des véhicules: débat entre Michael Andersen et Yvan Zweifel
Genève vote sur l’imposition des véhicules: débat entre Michael Andersen et Yvan Zweifel / Forum / 11 min. / le 19 février 2024