Genève a connu une hausse de 75% en un an du nombre de RMNA sur son territoire pour atteindre le chiffre de 300 à fin 2023. Créée en mars 2023, la plateforme vise à apporter les réponses les plus appropriées à ces jeunes "qui sont des mineurs avant d'être des réfugiés", a indiqué mardi devant les médias le conseiller d'Etat Thierry Apothéloz, en charge du Département de la cohésion sociale (DCS).
Grâce à cette plateforme, le canton et ses partenaires souhaitent offrir un accompagnement plus cohérent.
"J'ai été très bien accueilli ici. J'ai pu tout de suite commencer l'école. J'ai pu aussi m'inscrire à un cours de sport", explique dans le 19h30 Rohullah, un jeune Afghan arrivé il y a un an, après avoir fui son pays et les talibans, laissant sa famille derrière lui.
Quatre axes
Le plan d'action se décline en quatre axes principaux. Le RMNA est d'abord accueilli pour six semaines à trois mois dans un nouveau foyer où une équipe pluridisciplinaire établit un diagnostic socio-sanitaire. Selon les prévisions, 300 RMNA devraient passer par ce foyer de 68 lits destiné aux garçons, qui constituent la majorité des RMNA, dans le courant de l'année.
Le jeune doit ensuite pouvoir être hébergé dans le foyer qui propose le projet pédagogique le plus adapté à sa situation. Ces lieux de vies ne dépassent pas 100 places pour favoriser la proximité avec l'équipe éducative. L'intégration passe encore par l'apprentissage du français, déterminant pour avoir accès à une formation. Le DIP a ouvert 21 classes d'alphabétisation, presque toutes composées d'élèves afghans.
Continuité après 18 ans
Et afin d'éviter les ruptures et pertes de repères à la majorité, le dispositif prévoit une continuité dans l'hébergement, l'encadrement éducatif et les soins après 18 ans, comme le demandaient les associations de défense des migrants et le Grand Conseil genevois. Dans le courant de l'année, 140 RMNA deviendront majeurs et s'ajouteront aux 284 ex-RMNA déjà présents dans le canton.
"C'est un peu stressant, on a beaucoup plus de responsabilités. Mais le cadre éducatif nous aide beaucoup", relève encore Rohullah qui vient de fêter ses 18 ans.
Le passage à l'âge adulte réactive souvent des traumas et des doutes concernant leur titre de séjour, avec un plus grand risque suicidaire comme le canton en a connu ces dernières années. La plateforme interinstitutionnelle se veut d'ailleurs plus attentive face aux problèmes de santé mentale des jeunes.
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ats/lan