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Helsana tourne le dos à l'Hôpital de la Tour: "C'est rapide de dire qu'on est trop cher", réagit le directeur

Après Helsana, le Groupe Mutuel arrête lui aussi de rembourser les prestations de l’Hôpital de La Tour (GE)
Après Helsana, le Groupe Mutuel arrête lui aussi de rembourser les prestations de l’Hôpital de La Tour (GE) / Forum / 6 min. / le 6 septembre 2024
Après le Groupe Mutuel, c'est au tour d'Helsana d'annoncer l'arrêt des remboursements pour les séjours de ses assurés en division privée ou semi-privée à l'Hôpital de La Tour à Meyrin (GE). En cause: des prix jugés trop élevés. Une situation que regrette le directeur de l'établissement privé.

Depuis le 2 septembre, les bénéficiaires d'une assurance privée ou semi-privée chez Helsana (assurance complémentaire hospitalisation) ne sont plus remboursés pour leurs séjours à l'Hôpital de La Tour à Meyrin (GE), révèle vendredi Le Temps. Le deuxième assureur de Suisse justifie sa décision par le fait que les tarifs exigés par l'Hôpital de La Tour sont parmi les plus élevés de Suisse.

Selon le porte-parole d'Helsana Gaël Saillen, interrogé par le quotidien, des différences de tarifs entre établissements peuvent exister, mais les prix pratiqués par l'Hôpital de La Tour sont parmi les plus élevés de Suisse et l'assureur ne peut les accepter au regard des prestations fournies.

Cette décision d'Helsana fait écho au retrait du Groupe Mutuel, en avril dernier, pour les mêmes raisons, jugeant les prix pratiqués à l'Hôpital de La Tour "supérieurs au marché". Pour son directeur Thomas Boyer, interrogé à l'époque par la RTS, il n'était plus possible "de cautionner des tarifs aussi abusifs".

>> A lire aussi : "On ne peut plus cautionner des tarifs aussi abusifs" à l'Hôpital de La Tour, défend le directeur du Groupe Mutuel

"Il n'y a pas vraiment eu de négociations"

"On regrette cette situation pour les patients impactés", a déclaré vendredi dans Forum le directeur de l'Hôpital de La Tour Rodolphe Eurin. "C'est un peu rapide de dire qu'on est trop cher, vu que les tarifs qu'on applique sont toujours des tarifs qui sont dans les conventions en vigueur avec les assurances", explique-t-il.

"Nous étions en discussion avec Helsana pour continuer le partenariat et nous n'avons eu qu'une seule offre, avec pour seule demande de l'accepter. Il n'y a pas vraiment eu de négociations", a tenu à préciser celui qui dirige la clinique depuis presque six ans.

L'ingénieur de formation estime que ces situations "hors convention" sont toujours les plus momentanées et les plus temporaires possibles", indiquant travailler pour essayer de trouver des solutions avec toutes les assurances avec lesquelles l'Hôpital de La Tour n'a pas de convention en vigueur. "Et c'est le cas avec le Groupe Mutuel et avec Helsana aussi."

Le contexte genevois critiqué

A Genève, le contexte est spécial, argumente aussi le directeur du deuxième hôpital genevois. La part du financement du Canton est plus faible qu'ailleurs en Suisse et cet engagement moindre fait augmenter la facture de 30 à 40%, détaille Rodolphe Eurin.

Le directeur de l'Hôpital de La Tour a encore regretté que les pourparlers menés avec les assurances dans le cadre de la médecine complémentaire se focalisent trop souvent autour des prestations de confort. Selon lui, les assurés contractent une assurance privée ou semi-privée non pas pour avoir le wifi ou une chambre plus grande, mais parce qu'ils veulent avant tout avoir accès à une institution de qualité qui a leur confiance.

L'Hôpital de La Tour est le seul établissement privé en Suisse romande disposant d'un service d'urgences ouvert 7 jours sur 7 et 24h sur 24, de soins intensifs et de soins continus, ainsi que de services de médecine interne et de pneumologie pour les soins aigus.

Propos recueillis par Coralie Claude

Texte web: Jérémie Favre

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