L'extérieur du bâtiment classé, construit entre 1858 et 1860 en tant que temple maçonnique, a été rafraîchi. Entièrement détruit dans l'incendie du 19 juillet 2018, l'intérieur a, lui, été transformé de fond en comble pour répondre à plusieurs besoins. Coût de l'opération: 25,5 millions de francs.
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Au coeur du bâtiment, le lieu de culte a été redessiné dans l'esprit de Vatican II. Un axe sacramentel central a été créé, avec le baptistère, l'ambon, l'autel, le tabernacle, la croix monumentale suspendue au plafond, un olivier. Les bancs ont été placés de part et d'autre, l'idée étant que les fidèles font communauté autour du Christ. Une disposition inédite dans une église catholique à Genève.
Les peintures murales de Fernand Blondin représentant le Chemin de croix ont été restaurées, tout comme les tableaux de Théodore Strawinsky et de Paul Monnier. Six des quatorze fenêtres de l'église sont déjà habillées de vitraux dessinés par l'artiste Jean-Paul Agosti et réalisés par un maître verrier à Reims (F). En cours de fabrication, le nouvel orgue sera installé fin 2025.
Multiples utilisations
La paroisse francophone du Sacré-Coeur, propriétaire des lieux, et la Communauté catholique romaine de langue espagnole retrouvent ainsi leurs murs après un exil forcé. Elles sont rejointes par l'Eglise catholique romaine de Genève, qui quitte son siège de la Vieille-Ville pour emménager dans sa nouvelle Maison diocésaine avec une quinzaine de collaborateurs et environ vingt-cinq agents pastoraux laïcs.
Des bureaux, des salles de conférences, un restaurant et sa terrasse, une grande salle des fêtes ou encore la chambre de l'évêque occupent les étages. L'ancienne crypte abrite des salles pour le catéchisme et un espace culturel. Ces locaux ne seront pas occupés que par les trois communautés, puisque certains espaces ouverts au public seront aussi destinés à la location.
Bénie par Monseigneur Charles Morerod
L'église sera bénie vendredi par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. A l'occasion de cette cérémonie officielle, dont le nombre de places est limité, les reliques de saint Scalabrini, de saint François de Sales, de sainte Jeanne de Chantal et de sainte Marguerite Bays seront déposées à l'intérieur du nouvel autel en marbre qui sera ensuite consacré.
Les messes de samedi et de dimanche marqueront la reprise des célébrations pour les fidèles. Le programme de réouverture d'une semaine prévoit des visites guidées, un jeu de piste pour les familles, la projection du film "Notre-Dame brûle" ou encore une représentation théâtrale de "Mon Père, je vous pardonne", d'après le livre éponyme de Daniel Pittet.
ats/vajo