La baisse d'impôt concerne l'ensemble des contribuables, mais elle varie en fonction des catégories du revenu imposable. La classe moyenne, celle qui ne reçoit aucune subvention étatique, peut s'attendre à une diminution de plus de 11%. Pour les franges les plus aisées, l'allègement ne sera que de l'ordre de 5%.
Cette diminution d'impôt était défendue par la droite, qui l'estimait parfaitement supportable pour l'Etat de Genève, lequel a dégagé d'importants excédents de recettes ces dernières années. Selon elle, la mesure permettra de redonner du pouvoir d'achat à la population, surtout aux catégories qui ne perçoivent aucune aide.
"En phase avec les autres cantons"
La présidente du Conseil d'Etat genevois et grande argentière du Canton Nathalie Fontanet s'est déclarée satisfaite de ce vote au nom de l'exécutif. "Cette baisse permettra à Genève d'être plus en phase avec la taxation en vigueur dans les autres cantons, sauf pour les gros revenus", a-t-elle précisé devant les médias.
La Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCGI) s'est réjouie du résultat de la votation. Cette baisse d'impôt "reflète une prise de conscience collective de la nécessité de soutenir la classe moyenne", qui représente une "population trop souvent essorée", alors que le contexte économique est "difficile".
"Creuser les déficits"
La gauche, qui a combattu ce projet, car il allait conduire, selon elle, à des coupes dans les services de l'Etat, faisait grise mine, dimanche. Dans un communiqué, la plateforme pour la justice fiscale (gauche et syndicats) a dit craindre qu'une "véritable saignée dans les prestations publiques" soit désormais mise à l'agenda.
"La baisse d'impôts qui a été acceptée ce dimanche ne fera que creuser encore les déficits, au détriment du filet social qui protège les plus précaires", a ajouté la plateforme pour la justice fiscale. Celle-ci a rappelé que la mesure privera aussi les communes genevoises de 108 millions de francs de recettes fiscales.
Le taux de participation au scrutin a été de 46,84%.
ats/vkiss
Le Grand Conseil reste maître en matière de tarifs TPG
La fixation des tarifs des Transports publics genevois (TPG) reste du ressort du Grand Conseil genevois et in fine de la population. Les électeurs ont refusé, dimanche, à une très nette majorité de 69,62% de transférer cette compétence au Conseil d'Etat.
Le gouvernement estimait que la situation actuelle, trop rigide, ne permettait pas aux TPG d'adapter leurs tarifs prestement. En effet, aujourd'hui, les tarifs sont inscrits dans la loi, en vertu d'une initiative acceptée en 2014. Leur modification nécessite donc l'adoption par le Parlement d'une nouvelle loi.
Pour le gouvernement, ce processus est trop long et ne permet pas aux TPG de réagir rapidement à l'évolution de leur environnement. Le transfert de compétences à l'exécutif devait remédier à ce problème. La gauche s'opposait à ce transfert, y voyant une tentative de passer outre la volonté populaire.
Pas de droits supplémentaires pour les propriétaires
L'accord des propriétaires de terrains faisant l'objet d'un projet d'aménagement ne sera pas sollicité au début de la procédure. Les Genevois ont refusé, dimanche, à une imposante majorité de 62,49%, de modifier les étapes d'adoption d'un plan localisé de quartier (PLQ).
Les électeurs ont ainsi suivi le gouvernement genevois et les partis de gauche, qui s'opposaient à cette modification. Pour l'exécutif cantonal, ce projet ajoutait une "couche supplémentaire" à un processus déjà très long et lourd d'adoption d'un PLQ. La gauche, elle, critiquait une loi qui donnait trop de poids aux propriétaires.
Pour le Conseil d'Etat, le projet attribuait aussi des droits politiques fondés uniquement sur la qualité de propriétaire, élément qu'il jugeait "inacceptable". En effet, si une majorité de propriétaires refusait le projet d'aménagement, la commune concernée aurait été obligée d'organiser une "votation consultative".
Vers un non à la passerelle piétonne du Mont-Blanc
À Genève, le projet de passerelle piétonne du pont du Mont-Blanc est refusé dimanche en votation, selon des résultats anticipés. Les citoyens de la Ville de Genève disent non à 53,93% au crédit de 54,6 millions de francs destiné à la réalisation de cet ouvrage.
L'objectif de cette passerelle était de séparer les piétons des cyclistes et du trafic motorisé. Un des trottoirs du pont du Mont-Blanc devait être supprimé au profit d'une piste cyclable bidirectionnelle, permettant ainsi de compléter le tracé autour de la rade.