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L'UDC veut interdire toute manifestation à l'Université de Genève

Un projet de loi veut interdire la propagande à l'Université à Genève
Un projet de loi veut interdire la propagande à l'Université à Genève / Forum / 2 min. / le 20 septembre 2024
Après les différentes affaires qui ont éclaté à l'Université de Genève ces dernières années, l'UDC a déposé un projet de loi pour défendre la "neutralité" de l'institution. Pour le parti, l'UNIGE doit être un lieu de savoir neutre, où les manifestations n'ont pas leur place.

Une partie du monde politique est exaspérée par les mobilisations étudiantes à l'Université de Genève. Depuis 2022, plusieurs événements ont défrayé la chronique. L'interruption de deux conférences jugées transphobes par des étudiants en 2022, l'entartrage manqué de la conseillère nationale UDC Céline Amaudruz et les menaces de mort proférées à son encontre quelques mois plus tard avaient déjà agacé le monde politique. L'UNIGE avait d'ailleurs déposé plainte pour la première fois contre ses propres étudiants.

>> Revoir l'interview de Yves Flückiger après la tentative d'entartrage de Céline Amaudruz :

Yves Flückiger, recteur de l'Université de Genève, revient sur la plainte portée après la tentative d'agression de Céline Amaudruz
Yves Flückiger, recteur de l'Université de Genève, revient sur la plainte portée après la tentative d'agression de Céline Amaudruz / 19h30 / 7 min. / le 22 janvier 2023

Depuis la guerre à Gaza, ce sont surtout les occupations de l'Université en faveur de la Palestine qui ont secoué Genève. L'Alma mater avait une nouvelle fois porté plainte pour violation de domicile contre les étudiants propalestiniens, avant de la retirer.

L'agenda de trop

Il faut aussi rappeler l'actualité récente de ces dernières semaines avec l'épisode de l'agenda jugé "pro-palestinien" et diffusé par la faîtière des associations étudiantes, la Conférence universitaire des associations d'étudiant.e.x.s (CUAE). Cet agenda pourrait coûter cher à la faîtière estudiantine, car l'UNIGE menace de ne plus la reconnaître, après avoir interdit la diffusion de cet agenda. En tant qu'association reconnue et enregistrée par l'UNIGE, l'organisation étudiante bénéficie de plusieurs aides financières et logistiques, essentielles à son fonctionnement.

>> Réécouter le débat en mai sur les occupations des universités :

La mobilisation pro-palestinienne a également touché les universités en Suisse, ce à quoi l'UDC a répondu par deux postulats ''contre l'antisémitisme et la politisation''. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
L’UDC dépose deux postulats "contre l’antisémitisme et la politisation" dans les universités / Le 12h30 / 1 min. / le 19 mai 2024

En réaction à ces affaires, l'UDC souhaite interdire toute manifestation politique à l'intérieur et aux abords de l'Université. Le parti a déposé un projet de loi en ce sens en début de semaine. Il souhaite faire de l'UNIGE un lieu neutre. Au mois de mai passé, le PLR réclamait la même chose via une motion. Mais l'UDC va plus loin avec son projet de loi qui pourrait être traité à la prochaine session parlementaire.

Réactions de la communauté académique

Réagissant à ce projet de loi, les organisations comme la CUAE oscillent entre la consternation et la sidération. De leur point de vue, l'Université a toujours été un lieu de débat, de mobilisation politique, où le savoir n'est pas neutre.

Les associations de défense des droits humains comme l'Association des juristes progressistes et la Ligue suisse des droits de l'Homme partagent leur inquiétude. Ces organisations estiment qu'il s'agit d'une atteinte grave à la liberté d'expression et à la liberté de manifester.

"L'université est un lieu public, un lieu dans lequel il est autorisé de manifester au sens des lois genevoises", rappelle ainsi Clémence Jung, co-présidente de l'association des juristes progressistes, samedi dans le journal de 12h30. "C'est donc une attaque envers la liberté syndicale, la liberté d'expression et la liberté de manifester", estime-t-elle.

Elle relève que ces attaques ne sont pas liées directement aux activités des étudiantes et des étudiants, mais qu'elles s'inscrivent dans un "continuel durcissement sur les questions de droit de manifester et de liberté d'expression." "Et violer la liberté d'expression, c'est une violation de l'Etat de droit."

>> Les propos de Clémence Jung :

Un projet de loi de neutralité de l'Université se dessine à Genève. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]Keystone - Salvatore Di Nolfi
L'UDC veut interdire toute manifestation à l'Université de Genève: interview de Clémence Jung / Le 12h30 / 1 min. / le 21 septembre 2024

>> Relire l'article sur la restriction sur les parcours et les horaires des manifestations : Genève décide de restrictions sur les parcours et les horaires des manifestations

Sujet radio: Mohamed Musadak

Adaptation web: itg

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