Pour leur 5e édition, les Geneva Watch Days accueillent 16 marques horlogères de plus que l'an dernier, pour un total de 52 maisons prenant part à la manifestation. "Nous avons débuté avec dix marques en 2020 et nous sommes voués à grandir encore à l'avenir", déclare à l'agence AWP l'un des sept fondateurs de l'événement Patrick Pruniaux, directeur-général des maisons Girard-Perregaux et Ulysse Nardin.
Les organisateurs, dont font notamment partie les marques Breitling et Bulgari, ont pour objectif "de rassembler de manière informelle les professionnels et le public, mais aussi de permettre à des marques moins importantes de se faire connaître", explique-t-il.
Un million de francs
"C'est l'un des rares événements où les grandes marques travaillent main dans la main avec les plus petites", relève Patrick Pruniaux. Des collaborations se mettent ainsi en place et la solidarité se matérialise également sur le plan financier, puisque les plus grands horlogers acceptent de payer davantage pour leur participation, qui s'élève de 10'000 à 100'000 francs selon la taille de l'entreprise.
"Au total, un tel événement coûte plus d'un million de francs. Notre but n'est pas de faire de l'argent, mais de rentrer dans nos sous, et si nous obtenons un peu plus, de réinvestir dans la prochaine édition", explique le CEO.
Plusieurs gammes de prix
Plusieurs forums et conférences traiteront des thématiques actuelles. "Nous nous adressons non seulement aux riches, mais également au grand public, car les Geneva Watch Days se veulent toujours plus inclusifs", souligne Patrick Pruniaux. Ainsi, le salon, accessible gratuitement, ambitionne cette année d'attirer en encore davantage de visiteurs que les plus de 8000 comptabilisés l'année dernière.
En outre, les Geneva Watch Days, qui se déclinent en showrooms dans des hôtels et boutiques à travers la ville, présentent "une gamme de prix large, avec des modèles de montres qui débutent autour de 1000 francs et peuvent aller jusqu'à plusieurs centaines de milliers de francs", ajoute-t-il.
Climat d'incertitude
Cette cinquième édition se tient alors que la branche se trouve dans un climat d'incertitude. Les exportations sont en baisse depuis le début de l'année et le marché chinois est en chute libre. Invité dans le 19h30, Jean-Christophe Babin, président des Geneva Watch Days et Directeur général de Bulgari, relativise la situation.
"On se compare toujours au court-terme. 2023 a été une année anormalement élevée. Entre 2021 et 2023, les exportations ont augmenté de 20% [avec la reprise post-covid]. Là, elles ont baissé de 2 à 4% en valeur, et 8% en volume, mais on est quand même nettement au-dessus de 2021 et 2022. C'est vrai qu'il y a un recul, mais en terme absolu, on est sur une année qui est plutôt forte", explique Jean-Christophe Babin.
asch avec ats
Georges Kern, patron de Breitling: "La tendance de fond du luxe reste très positive"
Le directeur général de Breitling Georges Kern s’est exprimé vendredi dans La Matinale de la RTS au sujet de la dynamique du secteur horloger. Après une période d'euphorie à la sortie du Covid, la situation se "normalise".
Et les consommateurs dépensent leur argent ailleurs. L'industrie du voyage est ainsi en plein boom. "La concurrence, ce n'est pas seulement les produits [horlogers], mais également les voyages", analyse le natif de Düsseldorf, en Allemagne.
Mais l'homme de 59 ans se montre confiant quant à l'avenir. "En 30 ans, j'en ai vécu des crises! Je suis convaincu que le marché va se ressaisir. La tendance de fond du luxe reste très positive. L'industrie horlogère suisse va croître durant des décennies, considérant de nouveaux marchés comme l'Asie, mais aussi les Etats-Unis et l'Europe", soutient-il.
Le patron de la marque basée à Granges (SO) explique que le rythme de l'horlogerie fonctionne en accordéon, avec des hauts et des bas marqués. "Il faut trouver un meilleur équilibre dans la production, pour éviter aussi de mettre en difficulté nos fournisseurs", estime Georges Kern.