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La distribution de son agenda pourrait coûter cher à la faîtière des étudiants de l'UNIGE

Le rectorat de l’UniGE pourrait dissoudre la Conférence Universitaire des Associations d'Etudiant.e.x.s [RTS]
Le rectorat de l’UniGE pourrait dissoudre la Conférence Universitaire des Associations d'Etudiant.e.x.s / Le 12h30 / 1 min. / le 20 septembre 2024
L'Université de Genève (UNIGE) menace de dissoudre la CUAE. L'association faîtière des étudiants et étudiantes est sur la sellette pour avoir distribué à la communauté universitaire un agenda pro-palestinien. Jugeant ce carnet problématique, le rectorat avait interdit sa diffusion.

Le rectorat a prévenu que la Conférence universitaire des associations d'étudiant.e.x.s (CUAE) pourrait bientôt perdre tout soutien de l'Université. Il s'agirait alors d'une première dans l'histoire récente de l'institution académique.

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En tant qu'association reconnue et enregistrée par l'UNIGE, l'organisation étudiante bénéficie de plusieurs aides financières et logistiques, essentielles à son fonctionnement.

Elle reçoit une partie des taxes universitaires pour financer plusieurs postes de secrétaires permanents, cela représente 7 francs par année par étudiant, soit plus de 122'000 francs en 2024. Elle bénéficie également d'un local à l'entrée du bâtiment principal de l'université, Uni Mail.

Enfin, elle peut, comme toute association universitaire reconnue comme telle, demander de bénéficier de subventions pour ses différents projets.

Un agenda jugé non conforme

C'est ce qu'elle a fait pour imprimer l'agenda considéré comme problématique. La CUAE a reçu 30'000 francs pour 5500 exemplaires, qu’elle a distribués aux universitaires malgré l’interdiction du rectorat.

Le rectorat estime donc que la CUAE a violé la charte d'éthique et de déontologie de l'université, qui proscrit toute forme de discrimination et demande de maintenir un climat de collégialité permettant l’expression de différents points de vue.

En cause notamment, la commémoration dans l’agenda d’un acte terroriste perpétré par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et la mention du slogan "from the river to the sea" ("du Jourdain à la mer") utilisé par des militants pro-palestiniens. Ses détracteurs estiment qu'il s'agit d'un appel à la destruction d'Israël.

Mise en demeure

Or, se conformer à cette charte est indispensable pour qu'une association soit reconnue par le rectorat. Ce dernier a donc mis en demeure la CUAE qui pourrait voir sa reconnaissance suspendue, voire retirée complètement.

La faîtière étudiante dispose désormais d'une semaine pour faire valoir son droit d'être entendue, suite à quoi l’Université prendra sa décision finale. Contactée, la CUAE indique qu'elle compte s'opposer au rectorat et qu'elle conteste plusieurs points de la charte. 

Charlotte Frossard/ami

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